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Raconter Pointe-Saint-Charles

Photo: (Photo: Voix Pop - Justine Gravel)

Depuis son arrivée à Pointe-Saint-Charles, en 2001, l’écrivaine Alice Zorn a témoigné de la transformation de ce quartier autrefois industriel et a voulu le pencher sur papier. De là est né son deuxième roman Five Roses, bientôt traduit en français sous le titre Le Rosier de la Pointe, qui relate l’histoire de personnes de différentes générations vivant dans ce secteur du Sud-Ouest de Montréal.

«J’ai pris beaucoup de notes, de photos et j’ai parlé à des gens, ce qui m’a permis de découvrir que l’histoire du quartier est vraiment impressionnante, lance l’auteure originaire de l’Ontario. Oui, j’aborde le fait que le quartier était très défavorisé, mais je parle surtout de l’esprit de communauté qui règne à Pointe-Saint-Charles.»

Même si ces personnages sont totalement fictifs, Mme Zorn s’est inspirée de situations dont elle a été témoin au cours des dernières années, notamment la prostitution, la vente de stupéfiants et la transformation du quartier.

«Quand j’ai emménagé, tout était en piteux état. Pointe-Saint-Charles a beaucoup perdu lorsque le canal de Lachine a fermé, souligne-t-elle. C’est devenu un quartier abandonné, mais qui s’est refait, et j’ai voulu en faire part dans mon roman. Ça parle de pertes et des manières de les surmonter».

Son ouvrage débute d’ailleurs par la perte d’un bébé. Alors qu’elle est de passage à Pointe-Saint-Charles, Thérèse s’empare d’une fillette nommée Rose, avant de s’enfuir avec elle en campagne. Ce n’est qu’une fois adulte que Rose décide de revenir dans le quartier qui l’a vu naître et qui a vu grandir sa mère et sa grand-mère afin d’en apprendre plus sur son passé.

Elle y découvre les bagels au sésame, les spectacles de marionnettes, mais aussi des individus qui changeront le cours de sa vie, dont sa mère biologique Maddy et l’homme de sa vie.

«Ce que je raconte, c’est le quotidien de personnes ayant connu des situations difficiles, mais aussi heureuses. Je veux que les gens puissent s’approprier les personnages», renchérit l’écrivaine, qui s’identifie elle-même à certains d’entre eux.

Image du quartier
C’est l’enseigne de l’usine Farine Five Roses, une partie intégrante du paysage montréalais depuis 1948, qui a inspiré le titre du roman et le nom du personnage principal. «On l’aperçoit dès notre entrée à Montréal par l’autoroute Bonaventure dans le Sud-Ouest. Quand je l’ai vu pour la première fois, j’ai su que je devais écrire quelque chose là-dessus», se souvient l’auteure.

Bien que le néon rouge de quatre mètres de haut se situe en dehors de Pointe-Saint-Charles, nombreuses sont les références au quartier dans le récit.
Que ce soit les églises Saint-Gabriel et Saint-Charles, établies côte à côte sur la rue Centre, le style architectural des maisons patrimoniales, le site du canal de Lachine ou encore la rue Wellington, les lecteurs auront l’impression d’être plongés au cœur de Pointe-Saint-Charles au tournant du 21e siècle.

«L’intrigue du roman se situe en 2005, donc certaines personnes reconnaîtront leur quartier, alors que d’autre moins, parce qu’il s’est beaucoup renouvelé depuis, même si je n’ai pas trop voulu mettre d’emphase sur le phénomène de la gentrification», indique Mme Zorn, précisant qu’il ne s’agissait pas de la raison d’être du roman.

Traduite de l’anglais par Bernard Busson, la version française du livre Five Roses sera publiée dès le 19 octobre par les éditions Marchand de feuilles.

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