Soutenez

Maison Saint-Gabriel: les héroïnes de la Nouvelle-France

Photo: (Photo: Gracieuseté - Éric Gourdon)

La Maison Saint-Gabriel représente un lieu hautement symbolique du patrimoine de Pointe-Saint-Charles. Pour l’auteure Micheline Lachance, il s’agit carrément d’une page d’héroïsme au féminin et c’est pourquoi la lauréate de nombreux prix littéraires a décidé d’user de son talent pour raconter ces 350 ans d’histoire dans le livre Maison Saint-Gabriel: un musée, une histoire et des jardins.

Acquis par Marguerite Bourgeoys en 1668 pour assurer l’autosuffisance de sa communauté et pour y accueillir les Filles du Roy, les pupilles de Louis XIV, le domaine agricole a par la suite été géré par les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame pendant plus de trois siècles.

Ce n’était pas une tâche simple au temps de la Nouvelle-France, où les raids iroquois, les inondations et les épidémies de choléra se multipliaient. Dans son ouvrage de 224 pages, Mme Lachance fait d’ailleurs mention des événements majeurs de l’histoire québécoise, comme la bataille de Long-Sault, le massacre de Lachine et la Grande Paix ainsi que leurs impacts sur l’histoire de la Maison Saint-Gabriel.

«Vous n’avez pas idée du courage et de la débrouillardise de ces femmes», indique la passionnée d’histoire.

Micheline Lachance

Auteure de livres historiques depuis près de 30 ans, elle s’est donné le défi de mettre de l’avant ces illustres inconnues qui auraient pourtant dû passer à l’histoire. «Les historiens ont raconté pendant longtemps le passé du Québec, sans laisser aux femmes la place qui leur revient. Marguerite Bourgeoys est une fondatrice de Montréal au même titre que les explorateurs», dit-elle.

D’autres personnages féminins clés font également figure de proue dans le récit, comme les métayères (patronnes de la ferme) Catherine Crolo, qui aidait les Filles du Roy à choisir le prétendant idéal, et Élisabeth Prud’homme, qui s’est tenu debout devant le général anglais Jeffery Amherst au moment de la Guerre de Conquête.

Destin
Informée dès son plus jeune âge de l’existence de Marguerite Bourgeoys, son père y vouant une admiration sans bornes, ce n’est pas par hasard que Mme Lachance a écrit ce livre. «Je la connais depuis toujours. Mon père avait fait construire une chapelle en son honneur sur sa propriété à Saint-Adèle. Petite, j’allais cueillir des fleurs sauvages pour orner la statue de Marguerite», se remémore la dame de 74 ans.

L’écrivaine s’est d’ailleurs plu à en découvrir davantage à son sujet pendant les recherches approfondies qui ont précédé l’écriture.

«Elle est venue à Ville-Marie pour éduquer les petites Françaises et les autochtones, une mission révolutionnaire, car personne alors ne se souciait d’instruire les filles. Mais, elle était aussi une femme d’affaires avisée. Elle a acheté cette ferme de Pointe-Saint-Charles afin d’assurer la subsistance de ses écolières et de leurs éducatrices», explique-t-elle.

Ce sont 212 arpents de terres qui sont cultivées, incluant Verdun, la ville natale de Mme Lachance, et l’Île-des-Sœurs, où elle réside présentement. «J’étais prédestinée à écrire ce livre», lance-t-elle.

Poursuivre la mission
Aujourd’hui et ce depuis 20 ans, Sœur Madeleine Juneau, membre de la Congrégation de Notre-Dame et directrice générale de la Maison Saint-Gabriel, poursuit l’œuvre de Marguerite Bourgeoys en éduquant la population. coucher cette riche histoire sur papier pour célébrer les 350 ans d’histoire était d’ailleurs son idée.

Déclarée comme un monument historique, la bâtisse tricentenaire est devenue un musée en 1966. Restaurée comme au temps des Filles du Roy, avec les jardins et les potagers, elle accueille de nombreux visiteurs chaque année pour une multitude d’événements à saveur historique.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.