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Exposition toute en bleue

Les citoyens du Sud-Ouest sont invités à découvrir le cyanotype à travers les œuvres de Colleen Leonard, récipiendaire de la première Bourse Concordia-CCGV. Photo: Gracieuseté – Dominique Turk

Colleen Leonard a utilisé une technique d’impression photographique sans appareil, le cyanotype, qui révèle des images bleues par la réaction d’un composé chimique soumis aux rayons ultraviolets. Élue première lauréate de la Bourse Concordia-CCGV, elle expose une quarantaine de cyanotypes botaniques dans Période de floraison, au Centre culturel Georges-Vanier (CCGV) jusqu’à la fin du mois.

Les fleurs et les plantes qui poussaient en bordure de chemin lors des promenades avec son garçon furent la source d’inspiration. Puis, Colleen Leonard a choisi de travailler avec le cyanotype, faisant du bleu l’unique couleur de son exposition.

L’artiste a été choisie à titre de récipiendaire de la Bourse Concordia-CCGV, remise le Department of Art Education de l’Université Concordia et le CCGV. Cette récompense vise à gratifier un étudiant à la maîtrise ou au doctorat s’étant particulièrement illustré par la qualité de son travail et pour son intérêt envers la collectivité.

Si ses créations n’ont pas été réalisées dans le but d’être exposées, Colleen Leonard se réjouit de les présenter au public. Elle a, par le fait même, l’occasion de mettre en lumière une technique qu’elle a commencé à explorer à l’été 2017 et avec laquelle elle vient justement de se démarquer.

Photographe de formation, elle était technicienne au Collège John Abbott avant de poursuivre des études aux cycles supérieurs.

«J’ai décidé de faire une maîtrise parce que j’aimais beaucoup faire de la photo avec les étudiants et  travailler dans la chambre noire. Quand j’ai commencé mes études à Concordia, je n’avais plus la chambre noire de John Abbott, alors j’ai cherché une technique qui se fait sans», raconte Mme Leonard.

Elle ajoute qu’elle connaissait le cyanotype, mais ne l’avait jamais utilisé avant. «C’est très facile et on n’a plus besoin d’être dans le noir, on peut travailler dehors à la lumière du jour», indique l’artiste.

De la chimie à l’art  

Le procédé photographique, par lequel on obtient une image bleu cyan ou pigment classifié «bleu de Prusse», a été mis au point en 1842 par John Frederick William Herschel, un scientifique anglais. La photographe et botaniste Anna Atkins fut la première à utiliser des photogrammes réalisés par cyanotype dans l’ouvrage en douze parties British Algae.

«Historiquement, le cyanotype était utilisé dans le domaine scientifique, principalement pour réaliser des impressions de fleurs et de plantes. C’est de la chimie, à la base. Il y a deux éléments utilisés, le citrate d’ammonium ferrique et le ferricyanure de potassium. L’un réagit avec la lumière du jour et les rayons UV, créant la couleur bleue. La réaction du ferricyanure de potassium avec l’eau ramène l’image. C’est absolument non toxique et écologique», précise Mme Leonard.

À l’ère des technologies de pointe en photographie, l’étudiante en seconde année à la maîtrise ne s’étonne pas d’observer une tendance à faire revenir ce procédé.

«Le cyanotype est partout en ce moment et plusieurs artistes travaillent aussi avec le bleu. C’est bien de voir qu’il y a encore une place dans notre vie numérique et virtuelle pour ce type de procédés», fait remarquer la Montréalaise originaire de la Saskatchewan.

Elle se dit surprise de constater que très peu gens connaissent cette technique issue du 19e siècle. Appelée à rencontrer le public lors du vernissage de l’exposition, Mme Leonard participera également à des activités de médiation culturelle d’initiation aux cyanotypes botaniques en avril.

«C’est tellement simple et tout le monde peut réussir. Je suis contente de transmettre cette connaissance, d’avoir la possibilité de partager ça avec les autres», confie la boursière.

Période de floraison jusqu’au 25 avril dans la salle d’exposition du Centre culturel Georges-Vanier (2450, rue Workman).

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