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Sort nébuleux pour les dîners à 1 $

Photo: Getty Images/iStockphoto

On ignore encore si les repas chauds à 1$ pour des milliers d’élèves d’écoles défavorisées de Montréal seront maintenus. Alors que d’un côté de nouveaux calculs du taux de défavorisation ont été annoncés, ce qui enlèverait cette mesure dans certaines écoles reclassées, le ministère de l’Éducation tente de se faire rassurant avec de nouveaux investissements.

«Nous n’avons aucune nouvelle», a soutenu lundi Martine Duguay, directrice de l’école élémentaire Ludger Duvernay dont le tiers des 350 élèves reçoivent cette mesure alimentaire.

«Cela m’inquiète, ajoute-t-elle, car je ne serai pas capable avec mon budget d’offrir ces dîners qui comprennent une heure de surveillance.»

En 2019-2020, Mme Duguay aurait besoin d’une somme approximative de 144 000 $ pour nourrir 75 élèves du quartier Saint-Henri dont les parents ont des revenus sous le seuil de la pauvreté.

De son côté, Stéphane Abran, le directeur de l’école Charles-Lemoyne, située dans Pointe-Saint-Charles était peu loquace et en attente aussi de nouveaux développements. Dans son établissement, 200 élèves sur 400 ont recours à cette aide alimentaire. Le manque à gagner avoisine environ 300 000$.

La commissaire indépendante du Sud-Ouest à la CSDM, Violaine Cousineau, s’est montrée aussi préoccupée. «Le ministère de l’Éducation ne propose rien de nouveau pour rétablir les dîners à 1$ aux écoles qui ont perdu cette mesure alimentaire.»

«Le ministre Roberge, ajoute-t-elle, donne l’impression que tout est réglé alors que son annonce concerne davantage les ratios-élèves et l’ajout de professionnels comme les orthopédagogues.»

Budget à la hausse

Le responsable des relations de presse au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Bryan Saint-Louis, a fait savoir que le financement pour les milieux défavorisés de l’île de Montréal augmentera de 2,6 M$ pour la prochaine année scolaire.

«Il faut rappeler que l’enveloppe est versée aux commissions scolaires qui pourront apporter certains ajustements aux calculs prévus pour chacune des écoles, sur recommandation de leur comité de répartition des ressources», nous écrit M. Saint-Louis.

De son côté, le porte-parole de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) Alain Perron a répliqué que 30 % des 51 000 élèves primaire et préscolaire vivent sous le seuil de la pauvreté. «Peu importe l’indice de défavorisation, il faut soutenir ces élèves qui en ont besoin», dit-il.

Mercredi soir, le Conseil des commissaires devait adopter une résolution sur l‘importance de distribuer un repas chaud à tous les élèves, et ce, sans distinction sociale, économique ou géographique.

Privé

Les dîners à 1$ pourraient-ils être maintenus grâce au secteur privé? Dans certains quartiers défavorisés, a-t-on appris, des entreprises privées ont communiqué directement avec les directions d’écoles afin d’offrir un soutien financier.

Entre-temps, l’organisme Action-Gardien de la Corporation de développement communautaire de Pointe-Saint-Charles recueille des signatures pour sa pétition qui demande de maintenir les dîners à 1$ dans les 14 écoles de la CSDM.

Pour plus d’infos: actiongardien.org/blog/2019/05/02/mobilisationmesure

 

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