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Soulagement et exaspération des citoyens

Les réactions sont mitigées à la suite du démantèlement du dernier pilier de l’échangeur Turcot. Si le bruit infernal des marteaux piqueurs a cessé du matin au soir, les citoyens doivent subir encore des fermetures de routes et l’accumulation de poussières causés par les travaux.

«Les gens sont soulagés et enfin on peut entrevoir la phase de plantation d’arbres», affirme le conseiller de Saint-Paul-Emard et Saint-Henri-ouest, Alain Vaillancourt. Durant les travaux, M. Vaillancourt a reçu de nombreuses plaintes de citoyens exaspérés. «C’était l’enfer, dit-il, lors de la fermeture de certaines rues alors que le trafic était dévié sur d’autres.»

Plusieurs citoyens dont Jonathan Aspireault Massé a vécu les bouchons de circulation sur la rue Notre-Dame dans le quartier Saint-Henri. «C’était plus facile d’aller chercher ma fille à pied à la garderie que de rester pris 45 minutes dans le trafic», déplore-t-il.

Les détours proposés aux automobilistes visent toutefois à les garder le plus possible sur les autoroutes. «On évite à ce qu’il y ait des impacts sur le réseau routier local», a réagi le porte-parole du ministère des Transports, Martin Girard.

Exaspération

M. Mainville montre un chiffon rempli de poussières.

Quoiqu’il en soit, l’accumulation de poussières cause l’exaspération de tous. «C’est terrible, on ne peut même pas laver nos fenêtres», raconte Serge Mainville qui habite sur la rue Roberval à Saint-Henri, à proximité du chantier.
L’homme de 70 ans et sa femme Diane ont recours à des médicaments contre les allergies. «Depuis le début des travaux, nous avons les yeux qui piquent», confie-t-il.

Lors de la récente rencontre du comité du Bon voisinage Turcot, Daniel Duranleau a entendu les propos de citoyens exténués. «Une citoyenne s’est plainte de goûter la poussière et de son manque de sommeil», dit-il.

Durant la rencontre, un résident a demandé s’il y aurait possibilité d’offrir des compensations financières aux habitants touchés par les travaux de l’échangeur Turcot. «La ville propose une aide financière aux commençants affectés par la perte de clients provoqués par les travaux de réfection des rues. Pourquoi ne pourrait-on pas en recevoir ?»,a-t-il évoqué.

L’information n’était pas disponible jeudi à savoir si une telle requête a été déposée au ministère des Transports.

Déménagement
Les inconvénients des travaux et le besoin d’un plus grand logement a forcé Jonathan Aspireault Massé à déménager le 4 mai à Lachine. «Ma femme, allergique à la poussière, a fait les boîtes en portant masque et moi-même, j’ai commencé à saigner du nez à quelques reprises», raconte-t-il.

Membre du comité du Bon Voisinage Turcot, Clélia Seve confirme que plusieurs citoyens se sont plaints de problèmes dont l’asthme ou insomnie. «Même si le dernier pilier de l’échangeur Turcot vient d’être démantelé, mentionne-t-elle, les inconvénients sont loin d’être finis pour nous.»

«La piste cyclable sur la rue de l’Église est tellement pleine de poussières qu’on ne voit même pas son tracé et les camions roulent dessus», ajoute-t-elle.

Le ministère des Transports a cependant un autre son de cloche. «Les citoyens devront s’attendre à subir des inconvénients moindres lors des travaux de construction de la nouvelle autoroute 15 sud (direction Pont Champlain) qui s’échelonneront jusqu’à la fin de 2019», expose M. Girard.
Le parachèvement de la reconstruction de l’échangeur Turcot au coût de 3,6 milliards $ est prévu pour 2020.

Cette photo illustre bien la poussière qui recouvre les véhicules et les cyclistes qui côtoient les véhicules lourds.
Photo: Gracieuseté: Clélia Seve

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