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L’éléphant dans la pièce

Photo: Capture d'écran

Plusieurs citoyens craignent que les dés soient déjà joués concernant l’implantation d’un stade de baseball au bassin Peel. C’est ce qui ressort de la séance d’information du mercredi 22 mai tenue par l’Office de consultation publique de Montréal sur l’avenir du secteur Bridge-Bonaventure.

«Nous avons l’impression qu’on perd notre temps avec ces consultations. En février, nous avons vu à la télévision la mairesse Valérie Plante au bras de M. Bronfman, se montrant favorable à son projet», a mentionné Nathacha Alexandroff, vice-présidente de la Société d’histoire de Pointe-Saint-Charles.

«L’actuelle commission va-t-elle tenir compte de l’éléphant dans la pièce? Y a-t-il des ententes déjà signées?», a-t-elle ajouté.

D’autres citoyens et organismes ont exprimé le même point de vue. «Quand on entend la mairesse de Montréal se prononcer en faveur d’un nouveau stade de baseball au Bassin Peel, on peut se questionner sur la valeur et la portée de ces consultations», observe Hassan El Asi, organisateur communautaire au Regroupement Information Logement (RIL), dans un communiqué.

Lors de la séance publique, le conseiller en planification et aménagement urbain à la Ville de Montréal, Karim Charef, a répliqué qu’il n’y a aucune entente avec un promoteur à l’heure actuelle. «Ce qu’on voit dans les médias, c’est une discussion entre deux promoteurs qui est une chose normale.»

La veille de la séance d’information, l’entreprise Claridge appartenant à Stephen Bronfman et le promoteur immobilier Devimco ont annoncé à La Presse canadienne leur entente concernant le terrain du bassin Peel où l’on souhaite ériger le stade des Expos de Montréal 2.0.

Pas d’entente

Cette information est niée par Pierre-Marc Mongeau, le vice-président du Port de Montréal et vice-président de la Société immobilière du Canada (SIC), propriétaire de cet immense terrain de 900 000 pieds carrés. «Nous poursuivons notre processus normal de consultations publiques et il n’y a pas d’entente actuellement avec aucun promoteur», a-t-il dit.

Le commissaire David Hanna lui a demandé quelle était la nature de la relation avec la Ville de Montréal. À cela, M. Mongeau a répondu que son organisme était une Société d’État et non le gouvernement fédéral. «Nous sommes un propriétaire ordinaire qui va se conformer comme tous les autres au processus en cours», a-t-il rétorqué.

Silo no 5

M. Mongeau a aussi répondu aux interrogations d’un citoyen, Bernard Girard, au sujet du secteur Pointe aux Moulins, situé dans Pointe-Saint-Charles, là où est érigé le bâtiment emblématique, le Silo no 5, fermé depuis 1990. L’endroit est appelé à connaître une revitalisation comme celle du Vieux-Port.

«Je demande à la SIC de rendre publics les différents projets qui leur sont présentés. Qui va décider de l’avenir d’un élément si essentiel?», a questionné M. Girard.

Le vice-président de la SIC a répondu qu’il entendait et comprenait son point de vue. «On ne veut pas faire de cachette aux citoyens et le choix du projet n’est pas un processus en vase clos», a commenté M. Mongeau en précisant l’importance de préserver le Silo No 5. Actuellement, un comité formé de huit experts en urbanisme et protection du patrimoine évalue les différentes propositions.

Station du REM

Durant la séance, une citoyenne a dénoncé le processus de transparence et de cohérence de la démarche de la planification des consultations. «Il me semble qu’il y a un élément manquant dans ce processus, c’est l’emplacement de la future station du REM au bassin Peel qui aura des incidences majeures dans le secteur. La ville peut-elle s’engager à faire connaître son emplacement? », a soutenu Karine Triollet, porte-parole de l’organisme Action-Gardien, de la Corporation de développement communautaire de Pointe-Saint-Charles.

La porte-parole du REM a expliqué que l’emplacement sera annoncé d’ici quelques mois. Mme Triollet estime toutefois inconcevable que l’emplacement de la station, qui n’a d’ailleurs jamais fait l’objet de consultations, ne soit pas connu au moment de démarrer un important exercice de planification du secteur.

D’autres citoyens ont exprimé leur opinion concernant l’ajout de logements sociaux, la crise climatique, l’aménagement de voies cyclables et même d’une piste de ski de fond.

Les citoyens sont invités à exprimer leur opinion oralement ou par écrit lors des séances d’audition qui auront lieu plus tard cet automne.

Pour plus d’infos : ocpm.qc.ca/fr/bridge-Bonaventure

 

 

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