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Le personnel des organismes communautaires commence à être épuisé

Le personnel des organismes est épuisé à cause de la surcharge de travail.
Exhausted businesswoman having a headache in modern office. Mature creative woman working at office desk with spectacles on head feeling tired. Stressed casual business woman feeling eye pain while overworking on desktop computer. Photo: 123RF

L’année 2021 s’annonce difficile pour les organismes communautaires de la région, alors que leurs services sont toujours en forte demande. Le personnel commence à être épuisé.

La précarité, qui date d’avant la pandémie, se fait ressentir plus que jamais selon le directeur général de la Corporation de développement communautaire (CDC) de Vaudreuil-Soulanges, Philippe Toupin.

Le manque de main-d’œuvre, en particulier, fait en sorte que le personnel doit en faire plus pour un nombre grandissant d’usagers. Ils ont mis beaucoup d’efforts au cours des derniers mois pour adapter leurs services aux nouveaux besoins de la population.

«On avait comme une sorte d’adrénaline au début, explique M. Toupin. On s’était dit qu’on avait besoin de nous et que c’était notre mission de répondre présent.»

Cependant, après 9 mois, ce sentiment commence à s’estomper. «Souvent les gens dans le communautaire sont vraiment motivés à faire une différence et voient leur travail comme une vocation, continue-t-il. Plusieurs veulent en faire trop et en viennent à s’épuiser et c’est ce qu’on constate en ce moment.»

Financement

Le manque de financement fait en sorte que les salaires offerts ne peuvent concurrencer ceux du secteur de l’éducation ou de la santé, ce qui ajoute à la pénurie de main-d’œuvre.

Depuis mars dernier, les programmes d’aide gouvernementaux sont appréciés, mais loin d’être idéaux selon le directeur général. Plusieurs ne prennent même pas la peine de remplir les demandes.

«Ça prend beaucoup de temps que l’organisme ne met pas dans ses services, avance-t-il. Quand ça prend une semaine pour remplir une demande qui donnera 4 000$, souvent les gens se disent qu’ils travailleront plus fort à la place.»

M. Toupin peine à voir la lumière au bout du tunnel. Compte tenu du nombre important d’aides financières offertes à divers secteurs par les gouvernements, il craint un retour à l’austérité après la crise sanitaire.

Il aimerait qu’il y ait une prise de conscience des problèmes des organismes communautaires similaires à ceux des CHSLD ou de la ventilation dans les classes.

«Ce qui arrive c’est que c’est vraiment plus difficile à quantifier à quel point c’est difficile dans les organismes, soutient-il. Chacun a sa propre réalité locale.»

Le soutien offert par la MRC de Vaudreuil-Soulanges, cependant, a frappé dans le mille. «Ils sont arrivés rapidement avec une aide pas compliquée, mais surtout, ils ont pris le temps d’écouter nos besoins sur le terrain», explique-t-il.

La solution à long terme serait un mode de financement à la mission, qui permettrait aux organismes de se concentrer sur leurs services.

«Le personnel n’est pas formé pour organiser des collectes de fonds, des évènements corporatifs qui nécessitent beaucoup d’énergie, avance M. Toupin. Et c’est à recommencer chaque année.»

Futur

Il voit cependant un point positif à la pandémie, celui de la reconnaissance du public.

«Comme les gens ont de plus en plus recours à nos services, ils voient qu’on n’est pas des <@Ri>hippies<@$p> dans des sous-sols, mais qu’on fait un travail qui est accessible à tous avec professionnalisme», affirme-t-il.

Il espère que cette reconnaissance perdurera à long terme et qu’elle aidera à mettre en lumière les difficultés que le communautaire connaît.

Les organismes, reconnus comme services essentiels, resteront ouverts malgré le nouveau confinement.

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