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Les vignobles évitent le pire

Un bourgeon qui gonfle, mais qui demeure protégé par la branche. Photo: Olivier Boivin

Malgré la neige et le gel printanier dans la nuit du 20 au 21 avril, les vignobles de la région appréhendent peu de pertes de raisins. Si tout se passe bien jusqu’à la période critique de la mi-mai, ils envisagent déjà une année fructueuse.

La courte durée du gel ainsi que le débourrement des bourgeons qui n’a pas encore eu lieu expliquent en partie l’absence de pertes.

Le bourg des Cèdres, situé sur le chemin du Fleuve, avait enregistré des pertes importantes l’an dernier, car le mercure était descendu sous zéro à ce moment de l’année. L’histoire est différente cette année jusqu’à maintenant.

«Les bourgeons ont commencé à gonfler, mais n’ont pas encore éclot, indique le propriétaire Benoît Pilon. Si c’était le cas, le moindre gel aurait été dommageable, mais en ce moment la branche offre une protection quand même importante.»

Le constat est le même au vignoble Côte-de-Vaudreuil, situé sur la route Harwood, où les chaleurs hâtives inquiétaient, rappelant 2013, alors que des dommages importants avaient été enregistrés.

«Il n’y avait pas de vent et le froid avait stagné, se rappelle le propriétaire Serge Primi. L’autre soir, ce n’était que -3 ou -4 pendant quelques heures. Si ça avait été -10, ou pendant plus longtemps, là, ça aurait pu être problématique.»

Il prévoit que la période critique du débourrement cette année sera entre le 10 et le 15 mai.

Précautions

Afin de mettre toutes les chances de son côté pour connaître un bon printemps, M. Primi coupe ses vignes plus longues. De cette manière, la sève prend plus de temps à se rendre au bout des branches, retardant ainsi quelque peu le débourrement.

«Ce sont les bourgeons au bout des branches qui sortent en premier, donc en en laissant plus, il en reste davantage si on en perd à cause d’un gel, explique-t-il. En 2013 je ne l’avais pas fait et avec la chaleur, tout était débourré rapidement, tout était mort.»

Le propriétaire s’attend à un bon été si les prochaines semaines se passent bien. Ayant participé à un projet avec le Centre de recherche agroalimentaire de Mirabel, la résistance au froid de ses bourgeons a été mesurée tout l’hiver et promet pour la suite.

«La résistance varie avec le froid et avec le temps, explique le vigneron. Quand il n’y a pas trop de variation de température, c’est là que la résistance est à son meilleur et c’est ce qui s’est passé cette année. Quand ça va partir, ça va pousser de tous les bords et de tous les côtés.»

Pour l’instant, les employés du vignoble Côte-de-Vaudreuil s’affairent à tailler les vignes en prévision du débourrement. On saura en automne si la récolte aura été à la hauteur des attentes.

5%
Pourcentage maximal de pertes estimées par Serge Primi pour les vignobles de la région en raison du gel printanier d’avril.

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