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Changer ses habitudes pour prévenir l’Alzheimer

Photo: Gracieuseté

Selon une chercheuse de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, à Verdun, stimuler la mémoire spatiale pourrait diminuer les risques de développer la maladie d’Alzheimer.

Pour déterminer où nous sommes et où nous voulons aller, nous élaborons des cartes cognitives dans notre imaginaire à l’aide de repères et d’indices visuels. Par exemple, on mémorise la relation dans l’espace entre le marché, la maison et l’école. Dans ce cas, la mémoire spatiale est utilisée.

La docteure Véronique Bohbot a découvert qu’utiliser cette mémoire aiderait à conserver l’hippocampe en santé. Ce siège de la mémoire à long terme est une des premières parties du cerveau à être affectée par la maladie d’Alzheimer.

Des conclusions qui appuient des recherches précédentes qui avaient démontré chez le rongeur qu’un hippocampe stimulé peut créer de la matière grise.

À l’inverse, la Dre Bohbot a constaté que la navigation par noyaux caudés, une autre partie du cerveau qui nous fait parcourir un trajet par automatisme et sans réflexion, empêche l’hippocampe de se développer.

«Il faut minimiser la contribution du pilote automatique», explique Véronique Bohbot.

Travaux

Le gène APOE, impliqué dans 20 à 25 % des cas d’Alzheimer, est associé à un risque accru de développer la forme classique de la maladie.

Dre Bohbot a étudié 124 participants porteurs des différentes variantes du gène. Les porteurs de la variante APOE2, qui a des effets protecteurs contre la maladie, utilisent plus souvent que les autres la stratégie de navigation spatiale.

Au contraire, l’Alzheimer a plus de chances de se manifester chez les gens porteurs d’une autre variante, APOE4 .

Véronique Bohbot aurait aimé aller plus loin dans son hypothèse. «Les résultats de mes travaux de recherches pourrait ouvrir la voie à de nouvelles avenues pour trouver une cure contre la maladie, mais mes recherches n’ont pas été refinancées», explique-t-elle.

Prévention

À la suite de ces découvertes qui restent prometteuses, elle souhaite offrir des solutions pour un mode de vie avec un hippocampe en santé, dès le début de la quarantaine.

«Les gens qui souffrent d’Alzheimer à 65 ans ont souvent commencé à développer la maladie 25 ans plus tôt, explique-t-elle. Une fois installée, c’est difficile de renverser les dommages au cerveau».

C’est dans cette optique qu’elle animera un atelier de six semaines qui débutera le 21 septembre à l’Institut Douglas. VeboCognition s’adresse principalement aux personnes dans la quarantaine souhaitant se rééduquer et prendre leur santé cervicale en main.

L’atelier, animé par plusieurs experts, se base sur quatre piliers. En plus de réapprendre à naviguer, les participants profiteront de conseils nutritionnels favorisant le régime méditerranéen pour faciliter le développement de leur hippocampe, ils apprendront des exercices physiques bénéfiques et feront de la méditation.

Un cours semblable a eu lieu en mai. «Les gens nous ont dit que ça avait eu un fort impact dans leur vie et ça nous a encouragés à redonner le cours malgré les embûches financières», mentionne-t-elle.

Mentionnons que l’atelier coûte environ 750$.

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