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Game over pour le Gamezone de Verdun

Employés devant le commerce Gamezone
Les employés de GameZone restent solidaires face à la fermeture subite du commerce et ont dénoncé leur situation sur les réseaux sociaux. Photo: IDS/Verdun Hebdo – Katrine Desautels

La boutique de jeux vidéo GameZone de la rue Wellington vient de fermer définitivement ses portes. Les employés n’ont reçu aucun préavis. Une enquête de Revenu Québec est présentement en cours afin de déterminer si des infractions ont été commises sur la loi de l’administration fiscale.

Une perquisition avec mandat avait eu lieu le 19 avril. Comme l’enquête se poursuit, il a été impossible d’obtenir plus de détails.

C’est toutefois ce qui a mis la puce à l’oreille aux employés qui ont décidé de trouver des informations. Ils ont découvert qu’il n’y avait aucune activité à leur régime de rentes du Québec depuis 2012, malgré qu’ils aient produit leurs rapports d’impôt provincial et fédéral chaque année.

«Nous vivons tous un grand stress présentement, raconte Pierre Chevrefils responsable de l’informatique chez Gamezone. C’est comme si je n’avais pas travaillé depuis 8 ans.»

Les employés appréhendent aussi qu’aucune cotisation à l’assurance-emploi n’ait été versée. «Notre impression, c’est que toutes nos déductions à la source n’ont pas été envoyées au gouvernement», s’indignent-ils.

M. Chevrefils estime avoir travaillé dans un environnement chaotique et sous un régime d’intimidation. «Tout le monde avait peur de se faire ridiculiser et personne ne voulait se mettre [le propriétaire Patrick Jacob] à dos», précise-t-il.

Les payes n’étaient pas remises à date fixe et cela entraînait aussi de l’insécurité.

Faillite

Patrick Jacob a hérité du club vidéo lancé par son défunt frère, au début des années 2000. Il a ensuite fondé la compagnie Okiko, qui gérait directement GameZone et fournissait des jeux vidéo à plusieurs bibliothèques de Montréal, dont la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). L’entreprise avait notamment obtenu un important contrat d’une durée de 36 mois estimé à 450 000$.

Questionné par son personnel après la perquisition, M. Jacob aurait prétendu ne pas être en faillite, tout en refusant de donner les motifs d’une telle intervention.

Lorsque les employés ont fait des recherches sur le site d’Industrie Canada, ils ont pourtant découvert que GameZone était officiellement sous la Loi sur les arrangements avec les créanciers.

«La semaine dernière, tous les employés étaient vraiment exaspérés. On savait qu’il y avait une faillite qui s’en venait», raconte M. Chevrefils. Tous ont reçu leur dernière paie à la suite de la fermeture définitive, le mardi 10 septembre.

M. Jacob fait actuellement affaire avec un syndic de faillite. Au moment d’aller sous presse, il n’avait pas retourné les appels d’IDS/Verdun Hebdo. 

 

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