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Proche aidant: Le défi de prendre soin de soi

Claudette Forget Laberge témoigne de son expérience pendant la pandémie étant une proche aindate.
Claudette Forget-Laberge raconte son expérience pendant la crise sanitaire. Photo: Archives

Au cours des dernières années, la Verdunoise Claudette Forget-Laberge s’est occupée de son mari atteint de démence vasculaire. Depuis quelques mois, elle s’autorise un répit, puisqu’il est dans un centre de ressource intermédiaire.

André Laberge a fait trois accidents vasculaires cérébraux (AVC), le premier il y a une vingtaine d’années. Deux ans plus tard, après son deuxième épisode, on lui a conseillé de prendre sa retraite comme évaluateur de dommage au Canadien Pacifique. «Il aurait pu paralyser», se rappelle son épouse, une enseignante à la retraite.

Le couple, aujourd’hui marié depuis 46 ans, avait alors décidé d’emménager dans une maison où toutes les commodités seraient sur le même étage. Trois ans plus tard, M. Laberge a subi un autre AVC et son état s’est détérioré, tout comme le quotidien de sa conjointe.

Comme il se levait plusieurs fois par nuit, Mme Forget-Laberge a été privée de sommeil pendant une quinzaine d’années. Déménagés dans une maison de la rue Rhéaume, elle peut souffler un peu.

«Dès qu’on est emménagé à Verdun, je suis allé demander de l’aide au CLSC», dit-elle.

La Verdunoise déplore que trop souvent, les gens ne vont pas vers les services offerts, comme elle l’a fait elle-même longtemps. Pourtant les rencontres de groupe des proches aidants fournissent énormément d’informations.

Le CLSC peut offrir jusqu’à huit semaines de répit par année. «Les premières fois, tu te sens mal d’envoyer ton mari ou ta mère là-bas pendant que toi tu relaxes. Mais ça n’a pas été long qu’au lieu de prendre une semaine à la fois, j’en aie pris deux», témoigne-t-elle.

Ce qui l’a aussi aidé, c’est de garder contact avec les enfants en étant bénévole en soutien linguistique. «Il fallait que je continue d’aller dans une école, parce que c’était trop difficile pour moi de rester à la maison», soutient-elle.

Conseils

Pour se sentir mieux, Claudette Forget-Laberge écrivait les tâches que son mari effectuait encore correctement, comme faire le café ou sortir les poubelles. Elle détallait aussi ses journées dans un carnet. «Quand j’écrivais, c’est comme si je l’oubliais l’instant d’après», raconte-t-elle.

La retraitée se faisait un devoir d’aller marcher au moins une vingtaine de minutes par jour pour décompresser. Avec du recul, Mme Forget-Laberge voit le bon côté des choses. «Je pense que je ne me serais pas développé comme ça si je n’avais pas pris soin de mon mari comme je l’ai fait», conclut-elle.

Dans le cadre de la semaine nationale des proches aidants, l’organisme L’appui pour les proches aidants aînés de Montréal organise un kiosque et une conférence sur la résilience à Verdun. L’événement aura lieu le 4 novembre au Centre communautaire Marcel-Giroux (4501, avenue Bannantyne).

On compte 300 aidants naturels , membres du Groupe des aidants du Sud-Ouest qui couvre le territoire de Saint-Henri, Verdun, LaSalle, Lachine, Côte-Saint-Paul, Ville-Émard, Dorval. Au Québec, les proches aidants représentent 1,6 million de personnes, soit 1 sur 5.  Pour compenser leurs heures, il serait nécessaire d’embaucher 1,2 million de professionnels à temps plein, ce qui coûterait entre 4 et 10 milliards $ à l’État.

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