Changement de cap pour Mélissa Gaulin
Après avoir travaillé pendant une dizaine d’années dans le domaine de l’informatique, Mélissa Gaulin vient d’installer son salon de barbier, le Dillinger’s Boutique et Barbier à Verdun. Elle nous parle entre autres des réalités d’une femme qui fait un métier traditionnellement associé aux hommes.
Bien que Mélissa Gaulin aimait son travail d’informaticienne, le contact humain lui manquait. C’est lors d’un voyage à Toronto avec son conjoint qu’elle est tombée en amour avec un salon de barbier et que l’idée de changer de domaine a germé.
Le salon qui a pignon sur la rue Wellington est axé sur la vente de produits pour hommes. «Quand j’ai fait mes stages, je me suis dit que ça n’avait aucun sens qu’il n’y ait rien à référer à un client qui a un problème de cheveux trop mince ou de cuir chevelu», raconte la barbière.
Dans la section boutique, elle offre des accessoires qui peuvent servir de la tête aux pieds, dont des produits pour les cheveux, en passant par des vêtements. Il y a même une crème pour l’entre-jambes.
«J’ai commandé cela un peu à la blague pour Noël et finalement, c’est très populaire», explique Mme Gaulin, surprise.
Dorloter les femmes aussi
Bien qu’elle vise une clientèle masculine, beaucoup de femmes fréquentent l’établissement. «J’ai [des clientes] qui se font faire des coupes courtes [et d’autres] qui se font raser parce qu’elles portent des perruques. Ces dames se sentent mal à l’aise parfois quand elles vont dans des salons de coiffure. Elles sentent le regard des autres», raconte Mélissa Gaulin.
Elle n’offre toutefois pas de coloration, de permanente ou des coiffures qui nécessitent un fer plat ou à friser.
De plus, il est important pour Mélissa Gaulin d’offrir quelque chose à boire aux dames qui accompagnent leur homme. Aussi, chaque jeudi soir, la propriétaire de Dillinger’s Boutique et Barbier organise des coupes tandem, où le couple peut se faire coiffer en même temps tout en sirotant un verre d’alcool.
Son expérience en stage dans des salons de barbier l’a encouragé à se lancer en affaires. «Certains propriétaires qui vont aller chercher les filles barbières, ils disent: ‘met-toi un décolleté, même si tu scrappes les cheveux du client, c’est pas grave, il va te laisser un beau pourboire et il va revenir pour te zieuté’», se rappelle-t-elle.
Tous ne sont pas comme ça, tient-elle à préciser.
Mme Gaulin désire aussi lancer sa propre marque de produits de soins dans la prochaine année. Elle a dans sa mire l’implantation de petits salons dans les aéroports. En patientant pour leur vol, les voyageurs pourraient en profiter pour rafraîchir leur coupe. Elle a déjà identifié plusieurs aéroports où elle pourrait amener son concept.