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Enseignante aux premières lignes du dépistage

Shirley Millien, enseignante en santé se tient devant l'Hôtel Dieu.
Depuis le weekend dernier, l‘infirmière Shirley Millien travaille désormais à l’Hôtel-Dieu où elle continue d’effectuer des tests de dépistage. Photo:

Alors que le gouvernement du Québec a récemment fait un appel aux enseignants du personnel de la santé pour prêter main-forte, plusieurs enseignants comme la Verdunoise Shirley Millien étaient déjà au front. Son expérience pendant la crise est plutôt différente de sa tâche éducative habituelle.

À peine 10 jours après l’arrêt des cours, l’infirmière Shirley Millien qui enseigne depuis longtemps la profession a été attitrée au dépistage sous les chapiteaux du Quartier des spectacles, où elle effectuait une soixantaine de tests par jour.

«Je ne me voyais pas rester à la maison. C’est mon métier d’infirmière auxiliaire qui est revenu à la surface et c’était naturel que je participe», exprime-t-elle.

Une action qu’encourage la directrice du Centre de formation professionnelle (CFP) des métiers de la santé, Maryse Nadeau.

«J’ai plusieurs enseignants comme Shirley que dès les premiers jours, c’était impossible pour eux de ne rien faire, explique Mme Nadeau. Au centre, j’ai du personnel compétent qui peut aller aider et je trouve que c’est important de valoriser cette action.»

«Si on veut s’en sortir, on n’a pas le choix que tout le monde participe. Oui, il y a une crainte de rapporter le virus à la maison, mais si on manque de monde on ne va pas y parvenir.»

— Shirley Millien, enseignante au CFP des métiers de la santé.

Sur le terrain

L’appel aux enseignants du gouvernement est arrivé au bon moment, croit Mme Millien. «Tout le monde n’a pas senti le besoin d’aller [travailler] au début parce qu’on ne pensait pas que ça allait dégénérer aussi rapidement», souligne la mère de famille. 

Toutefois, plusieurs étaient au poste rapidement. Par exemple, dans le programme alternance-travail au CFP des métiers de la santé, la majorité des élèves sont restés comme employé pour aider, même si leur formation académique était arrêtée, fait savoir la directrice.

«J’ai une cinquantaine d’élèves qui se sont rajoutés dans les deux dernières semaines pour aller travailler. J’ai même des élèves d’assistance dentaire qui ont décidé d’y aller», se réjouit Mme Nadeau.

Alors que les enseignants en santé ont l’habitude de prendre le temps avec leurs élèves pour s’assurer que les notions sont acquises, lors du dépistage ils doivent être rapides tout en sécurisant les patients. 

Shirley Millien et sa collègue Marie-Jacques Louis travaille en équipe.

«Maintenant sur le plancher, la personne est sur ta chaise environ trois minutes. Tu dois lui donner l’information, la rassurer, faire le prélèvement et après elle est déjà partie», indique Mme Millien.

Travail d’équipe

L’ambiance de travail est particulière en ces temps de crise, admet Mme Millien. Elle se souvient d’avoir reçu une jeune femme très inquiète puisqu’elle présentait des symptômes de la COVID-19.

«Pour la rassurer, ce n’était pas évident. Je ne pouvais pas la tenir dans mes bras. Je pouvais seulement essayer de la calmer, mais en même temps je ne pouvais pas dire n’importe quoi. C’est une nouvelle approche à prendre avec les patients», constate-t-elle.

Même si les quarts de travail sont exigeants, le moral semble toujours bon entre collègues.

«On prend le temps de se changer les idées et on s’entraide entre nous», témoigne Shirley Millien.

Parmi ses collègues au Quartier des spectacles, la majorité est composée de retraités et d’enseignants. Elle trouve cela touchant de voir ce mouvement de solidarité.

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