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Ouverture des garderies reportée, les CPE se préparent tout de même

Il existe 90 places en pouponnières dans les CPE de Verdun. Dix places pourraient disparaître et quinze qui étaient prévues pourraient être développées ailleurs. Photo: Archives

La réouverture graduelle dans les garderies et les centres de la petite enfance (CPE) engendre de l’inquiétude chez les parents, mais aussi auprès des intervenants. Des CPE de la région pensent qu’il sera impossible de maintenir une distance de deux mètres entre les enfants.

Le retour des enfants en garderies et dans les écoles du Grand Montréal a été reportée au 25 mai. Le déconfinement annoncé par le premier ministre François Legault prévoit que les CPE de Montréal ouvriront leurs installations à un taux d’occupation de 30% pour commencé. 

«Il faudra faire des priorisations, et ça, bien sûr, c’est déchirant parce que ça nous oblige à dire non à certains parents, explique la directrice générale de l’Association québécoise des CPE (AQCPE), Geneviève Belisle. Ça nous place dans un dilemme qui n’est pas évident, surtout quand on a un parent au bout du fil qui pleure et qui désire avoir accès au service.»

Entre autres, des parents ont une pression de leur employeur d’être productif, surtout en cette période économique difficile.

«Depuis des semaines, les enfants ne sortent pas de la maison ou même de l’appartement. À Verdun, tout le monde n’est pas confiné dans les mêmes conditions. C’est très difficile pour [certaines] familles.»

Stéphane Trudel, directeur général du CPE les Trottinettes

Distanciation

«C’est impossible de demander à des enfants [en bas âge] qui ne se sont pas vus depuis longtemps de ne pas jouer ensemble», souligne Stéphane Trudel, le directeur général du CPE les Trottinettes, qui compte cinq établissements à Verdun.

L’idée de venir en garderie est de permettre aux enfants de socialiser entre eux. «S’ils sont pour venir et qu’on leur interdit de jouer avec les autres,  aussi bien rester à la maison», mentionne M. Trudel.

Même son de cloche pour la directrice du CPE Île-des-Sœurs, Jamie Patenaude. «Qu’est-ce qu’on fera pour un enfant qui coule du nez ou qui a besoin d’aide? C’est sûr qu’on ne gardera pas deux mètres», dit-elle.

Les éducatrices devront consoler les enfants qui seront assurément émotifs après cette longue absence, prévoit-elle.

D’autre part, de nombreuses mesures d’hygiène sont prises pour la réouverture des CPE. Les parents ne circuleront plus à l’intérieur et devront laisser leurs enfants à l’entrée. Les jouets qui se nettoient mal, comme les casse-têtes en carton et les déguisements, ont été rangés. Les autres sont désinfectés après chaque période d’utilisation.

Les CPE sont ainsi passés au peigne fin. On procède au nettoyage quotidien des poignées de porte, des téléphones, des rampes, des boutons de lumière, des robinets, etc. bref, des locaux au complet.

Alors que les résidents avaient l’habitude de voir les bambins se promener avec un dossard coloré un peu partout dans l’arrondissement, ils sortent dorénavant à l’extérieur surtout dans les cours des CPE où des horaires sont planifiés. De plus, les jouets extérieurs sont aussi désinfectés.

Inquiétude du personnel

«C’est sûr que l’inconnu crée beaucoup de sentiments anxiogènes chez les employés», explique Mme Patenaude.

Elle fait savoir que ses employés du CPE demandent de l’équipement de protection pour la réouverture graduelle comme des gants, des masques et même des sarraus. Elle comprend leur inquiétude, mais elle est aussi préoccupée par le fait que les enfants ne pourront voir l’émotion des éducatrices avec les masques.

Or, des visières sont disponibles et davantage recommandées, fait savoir la directrice de AQCPE. Il faudra que les équipes s’acclimatent à ce matériel de protection qu’elles n’ont pas l’habitude d’utiliser.

Priorité des enfants

  1. Les enfants de travailleurs essentiels qui étaient déjà sur la liste des emplois essentiels.
  2. Les enfants des parents qui ont un emploi prioritaire en fonction du scénario de reprise économique
  3. Si deux parents ont des emplois essentiels, ils ont la priorité sur la famille dont un seul parent occupe un travail essentiel. 

En collaboration avec Éric Martel

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