Soutenez

Des caméras thermiques pour cibler les personnes fiévreuses

caméra thermique
L’appareil d’iMotion Sécurité permet de cibler les personnes qui présentent de la fièvre, un des symptômes du coronavirus. Photo: Gracieuseté - iMotion Sécurité

Une technologie de l’entreprise iMotion Sécurité, basée sur chemin de la Côte-de-Liesse, à Saint-Laurent, permet de cibler dans deux établissements de santé montréalais les personnes faisant de la fièvre, un des symptômes de la COVID-19.

La température corporelle de milliers d’usagers et employés entrant dans les hôpitaux de Notre-Dame et Verdun est obligatoirement testée par des caméras thermiques.

Les tests, exécutés par les agents de sécurité, sont réalisés tout en étant à deux ou trois mètres de la personne.

«La température est généralement prise au visage et spécifiquement au coin de l’œil. C’est le seul endroit qui n’est pas contaminé par des éléments extérieurs, comme le soleil», explique le président d’iMotion Sécurité, Frederic Abenaim.

Sur le petit écran, on aperçoit les couleurs variant selon le degré de chaleur dégagé.

L’efficacité des caméras a été notamment comparée à celle des thermomètres rectaux, considérés comme les plus précis, avec un différentiel d’erreur de 0,2 degré.

Toutes les personnes présentant une température supérieure à 38 degrés Celsius sont systématiquement dirigées vers l’urgence pour subir un test de dépistage.

«Si c’est un employé, il ne revient pas tant qu’il n’a pas eu son résultat», précise le chef du service de sécurité au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Bruce Lapointe.

Confidentialité

Si les tests sont obligatoires pour entrer dans les hôpitaux, les citoyens doivent y consentir et aucune information n’est enregistrée sur un réseau. «Pour nous, c’était vraiment une condition sine qua non», assure M. Lapointe.

L’appareil est paramétré pour que tous les résultats au-dessus d’une certaine limite, dans ce cas-ci 38 degrés, soient notifiés à l’utilisateur. L’image thermographique peut être enregistrée.

«Ce n’est pas une image qui permet de déterminer qui est cet individu […], mais ça nous permet d’enregistrer que quelqu’un qui vient d’entrer les lieux est fiévreux», souligne Frederic Abenaim.

Le président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS Centre-Sud, Alain Croteau, considère qu’il pourrait y avoir un enjeu de confidentialité.

«C’est vrai que, normalement, on ne dit pas notre température aux gens en se promenant, dit celui qui a déjà fait l’exercice. Mais en même temps, on est dans un hôpital en temps de pandémie, est-ce que ça vient peut-être justifier une telle intrusion ?»

Aucun travailleur n’aurait fait mention d’un malaise face à la pratique.

Par ailleurs, les caméras ne sont pas fixées dans un coin de la pièce, mais maniées par les agents de sécurité. «On ne voulait pas se satisfaire d’une caméra au plafond et puis de mettre quelqu’un à distance qui regarde un écran et laisse passer les gens», mentionne Bruce Lapointe.

Jusqu’à maintenant, le CIUSSS a acheté six appareils et iMotion Sécurité en a fait don de trois.

5 595$

Le prix des caméras thermiques, qui peuvent déterminer si un employé ou un patient d’un hôpital fait de la fièvre, est de 5 595$.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.