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Donner naissance à l’ère de la COVID-19

Pour Andréanne Moreau, le plus difficile est de ne pas pouvoir présenter sa fille Marguerite en personne à ses proches. Photo: IDS/Verdun-Hebdo - Denis Germain

L’histoire de l’arrivée de la petite Marguerite aura de quoi marquer l’imaginaire. Comme plusieurs mamans, Andréanne Moreau a donné naissance dans les circonstances exceptionnelles d’une pandémie.

La deuxième grossesse de la Verdunoise s’est bien passée et tout était en place pour un accouchement à l’Hôpital de LaSalle avec une sage-femme. «L’objectif, c’était d’avoir un accouchement naturel sans trop d’intervention médicale», raconte-t-elle.

Mais la COVID-19 est venue bousculer ses plans et créer de l’incertitude. Durant plusieurs semaines, elle ne savait pas ce qui allait se passer, avec l’interdiction d’être accompagnée de son conjoint et d’une sage-femme en milieu hospitalier.

Même le suivi des derniers mois de grossesse s’est fait en solo. «Normalement, mon conjoint serait venu quelques fois de plus avec moi pour rencontrer la sage-femme, mais il fallait être une personne à la fois», explique-t-elle.

D’autres rencontres, pour éviter les contacts, ont aussi été effectuées par téléphone. «Je suis chanceuse d’être tombée sur la fin de ma grossesse. J’avais moins de tests et de diagnostics à faire, donc c’était moins compliqué», souligne la journaliste en congé de maternité.

Mme Moreau a multiplié les démarches pour enfin avoir une place à la Maison de naissance du Lac-Saint-Louis, située à Pointe-Claire. Elle était ravie de l’endroit intime qui accueille une trentaine de nouveau-nés chaque mois.

«Je pense que si j’avais accouché à l’hôpital, j’aurais été vraiment plus stressé de toucher des choses», explique-t-elle. De plus, elle a pu vivre ce précieux moment avec son conjoint. Tous deux portaient un masque, coronavirus oblige.

La sage-femme quant à elle était complètement vêtue d’équipement de protection.

«Pendant les contractions, la sage-femme s’éloignait et je pouvais enlever mon masque, explique Mme Moreau. Mais pendant la poussée, c’est sûr que je n’avais pas de masque.»

Transfert

Il a fallu quatre heures de travail pour que la petite Marguerite pointe le bout de son nez, un peu trop rapidement pour sa grosseur. Du liquide amniotique est resté sur ses poumons entraînant des problèmes respiratoires.

Elle a donc été transférée à l’Hôpital de LaSalle pour être placée sous surveillance. Puisqu’elle venait d’un autre établissement, elle a été testée à la COVID-19.

Sa maman a pu avoir une chambre, mais elle ne pouvait visiter sa fille à la pouponnière que lorsque l’infirmière l’appelait pour la nourrir. «Il fallait que je mette un masque pour la visiter et l’allaiter. Le plus difficile, c’était de passer quatre jours sans pouvoir l’embrasser», se souvient-elle.

Papa a eu droit à seulement une visite par jour. Un parent pouvait se trouver dans la pouponnière à la fois. «Tout ça était nécessaire, il fallait qu’elle soit sous surveillance puisque sa respiration, c’était inquiétant», souligne la maman de 36 ans.

Finalement, la famille est rentrée à la maison et tous se portent à merveille.

Contraintes

Le hic, c’est que le demi-frère et sœur de Marguerite, qui habitent en appartement, ainsi que ses grands-parents n’ont pu encore être présentés en bonne et due forme. 

«On l’a présenté par appel vidéo, mais ce n’est pas pareil.» — Andréanne Moreau, maman de Marguerite.

«C’est quand même un peu triste [qu’ils ne puissent] pas en profiter pendant qu’elle est toute petite. Ça arrive tellement pas souvent et ça ne dure pas longtemps cette période», se désole Andréanne Moreau.

Elle a pu oublier le temps de l’accouchement et des jours suivants, qu’elle était au milieu d’une crise sanitaire. Même avec un masque sur le visage, la naissance de sa fille lui a permis d’échapper à la réalité de la pandémie. Aujourd’hui, elle profite tout de même pleinement de cette petite frimousse de bonheur.

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