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André Huberdeau: se dévouer pour l’alphabétisation   

André Huberdeau est impliqué auprès de la fondation pour l'alphabétisation.
André Huberdeau. Photo: Gracieuseté

Un résident de L’Île-des-Sœurs, André Huberdeau, est candidat pour le prix Hommage Bénévolat 2020 du gouvernement du Québec. Il s’implique auprès de la Fondation pour l’alphabétisation qui a pignon sur rue Wellington.

Depuis sept ans, André Huberdeau est président du conseil d’administration de la Fondation pour l’alphabétisation. «C’est quelqu’un qui m’avait orienté à l’époque vers la fondation. Comme je débutais ma retraite, je me suis dit; ‘‘si je peux aider, je vais aider’’», raconte l’Insulaire.

Son premier contact avec la problématique de l’alphabétisation remonte à une vingtaine d’années. Alors qu’il travaillait en consultation, il avait rencontré le patron d’une compagnie qui faisait des matériaux en vitraux pour des portes et fenêtres.

«À l’époque, cette entreprise était assez moderne, elle avait informatisé son plan de production et ça ne fonctionnait pas malgré tous les avis des ingénieurs», explique M. Huberdeau. Il avait constaté que plusieurs employés avaient des difficultés pour la lecture.

Pour aider, il a travaillé pendant presque deux ans à faire venir des organismes spécialisés en alphabétisation dans la compagnie. À terme, les employés de longue date ont été capables de comprendre les ajustements à faire sur les machines.

Une expérience marquante qui a motivé M. Huberdeau à travailler sur cet enjeu. Au cours des années, le bénévole de 70 ans s’est impliqué en donnant des conférences dans des centres pour personnes âgées afin de les sensibiliser à l’importance du lien entre les aînés et les jeunes.

«Si on est capable de mettre en contact des personnes âgées qui ont le goût de la lecture avec des jeunes, ils vont leur transmettre ce goût, explique-t-il. Ce sont des gens qui ont du temps, de l’énergie et qui veulent aider la jeunesse.»

Le septuagénaire a aussi travaillé en collaboration avec le milieu des affaires, principalement parce que les entreprises sont de plus en plus informatisées. «Par exemple, un employé doit lire des choses qui sortent d’une machine pour la calibrer. S’il n’est pas capable de le faire, du jour au lendemain cette personne compétente ne l’est plus», souligne-t-il.

La Fondation pour l’alphabétisation peut intervenir dans ce genre de situation.

Hausse des demandes

Par ailleurs, les appels reçus par l’organisme ont augmenté de 30% durant la première phase de la crise. Le président du conseil d’administration explique que les gens vont souvent chercher des ressources auprès de leurs proches, ce qui était difficile lors du confinement.

«Ces gens recevaient des formulaires à compléter, mais ils étaient incapables de comprendre le sens du formulaire. Au lieu d’aller chercher de l’aide auprès de leur proche, ils nous ont appelés à la fondation», mentionne-t-il.

L’organisme aide les gens cas par cas, en assurant un suivi.

Depuis plusieurs années, grâce au programme La lecture en cadeau, la fondation distribue à des jeunes de partout au Québec plus de 100 000 livres par année. Le but est d’augmenter le potentiel de lecture auprès des jeunes.

André Huberdeau estime que les difficultés à lire ou à écrire sont encore un tabou en 2021. La plupart des personnes n’osent pas avouer qu’ils ont des problèmes à cet égard. Comme plusieurs services sont désormais offerts en ligne, la compréhension par la lecture fait partie de notre vie quotidienne.

Les lauréats du prix Hommage Bénévolat seront connus au printemps.

19%

C’est est la proportion des Québécois qui sont analphabètes alors que 34% éprouvent de grandes difficultés de lecture. Ces derniers seront souvent qualifiés d’analphabètes fonctionnels. 

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