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Marcel Barbeau: une vie de création

Le peintre et sculpteur de grande renommée, Marcel Barbeau, prépare actuellement sa prochaine exposition, qui se déroulera du 19 février au 8 avril au Musée d’art contemporain des Laurentides, à Saint-Jérôme.

C’est pour se rapprocher de son atelier, situé au Château Saint-Ambroise, dans Saint-Henri, que M. Barbeau, l’un des pionniers de l’abstraction expressionniste, et son épouse, Ninon Gauthier, historienne et critique d’art, se sont installés à l’Île-des-Sœurs.

M. Barbeau est membre de l’Ordre du Canada et de l’Académie royale des arts du Canada.

Âgé de 86 ans, M. Barbeau, l’un des rares survivants du mouvement automatiste québécois et cosignataire du Refus global, se rend tous les jours à son atelier pour continuer de créer. En plus de sa prochaine exposition, M. Barbeau a récemment remporté un concours d’intégration des arts à l’architecture pour sa conception d’une murale qui sera installée au printemps à l’École des métiers de la construction de Montréal.

Une vie vouée à l’art

C’est à l’École du meuble de Montréal que commence l’aventure artistique de M. Barbeau avec la rencontre de Paul-Émile Borduas.

«L’École du meuble, c’est les années 40, c’est le départ de tout», dit celui qui avait comme camarade de classe Jean-Paul Riopelle. «C’est là que je me suis découvert comme peintre, qu’en fait Borduas m’a découvert comme peintre, parce que j’allais à l’École du meuble au départ pour devenir ébéniste.»

C’est durant cette période que le mouvement des Automatistes prend forme, inspiré au départ par le surréalisme français et les écrits d’André Breton, et qui mènera ensuite à la publication en 1948 du Refus global, rédigé par Paul-Émile Borduas, dont Marcel Barbeau fut l’un des cosignataires. À la suite de la parution du manifeste, qui remet en question les valeurs traditionnelles chrétiennes et l’immobilisme de la société québécoise, Paul-Émile Borduas perd son emploi et les cosignataires sont également pris au dépourvu.

«Tous les gens qui ont signé ont été obligé de partir; nous étions tellement isolés qu’il fallait s’en aller», se remémore l’artiste.

C’est ainsi que Marcel Barbeau se promène de ville en ville et de pays en pays, se retrouvant notamment à Vancouver, Paris, New York et en Californie. Il revient ensuite à Montréal où il rencontre Ninon, qu’il épouse. Ils repartent pour Paris, où il vivra et travaillera pendant une quinzaine d’années, soit jusqu’en 2008, pour ensuite revenir à Montréal de nouveau.

Les Laurentides comme inspiration

Il ne fait nul doute que les voyages et les multiples séjours dans des lieux différents ont grandement influencé l’art de Marcel Barbeau. Les Laurentides est l’un de ses endroits de prédilection, le peintre et sculpteur y ayant séjourné à plusieurs reprises depuis sa jeunesse, en plus d’y avoir enseigné, plus précisément au Centre d’art de Sainte-Adèle de 1952 à 1955.

«Le Nord pour moi, c’est une façon de se détendre de la ville, de Montréal», dit l’artiste qui continue à créer sans faire de pauses, même lors de ses vacances. «Il y a une certaine paix, mais c’est également l’occasion d’être stimulé par un milieu différent; il ne faut pas se cantonner au même endroit, c’est important de se déplacer.»

C’est avec l’aide de sa femme Ninon qu’il prépare donc sa prochaine exposition, «Marcel Barbeau, Escapades dans les Laurentides (1952-2009)» qui sera lancée le 19 février, jour du 87e anniversaire de naissance du créateur.

L’exposition réunira une soixantaine de peintures, collages et sculptures provenant de diverses collections et du fonds d’atelier de l’artiste, donnant même l’occasion aux visiteurs de découvrir des œuvres qui n’ont jamais été exposées publiquement depuis leur création.

À l’occasion de cette exposition, Marcel Barbeau a également réalisé à l’atelier CIB Imprimerie Bellemare, une estampe, tirée à 50 exemplaires, que les amateurs d’art pourront acquérir pour la somme de 650$.

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