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Mobilisation pour un quartier mixte dans le secteur Bellechasse

Citoyens et organismes communautaires ont manifesté pour du logement social dans le quartier. Photo: Emmanuel Delacour

Citoyens, représentants d’organismes communautaires, artistes et élus étaient rassemblés devant la station de métro Rosemont le 3 juillet pour réclamer la création de logements sociaux dans le quartier.

Le secteur Bellechasse, ce garage de la Société de transport de Montréal (STM) dont la Ville de Montréal veut se porter acquéreur après son déménagement en 2022, serait le « dernier grand espace public » dans la Petite-Patrie.

C’est pourquoi le Comité Logement local espère qu’on développera 800 logements sous forme de coop et d’organisme sans but lucratif d’habitation.

Le regroupement souhaite aussi la création d’une école, d’un centre de la petite enfance, d’équipements collectifs de loisirs, d’un parc et de commerces abordables. Il faudrait dédier 30 % de la superficie du terrain pour accomplir ces objectifs selon ses estimations.

« La Petite-Patrie est un quartier vivant et mixte qui vit une crise du logement perpétuelle, ce qui entraine une hausse des loyers année après année, souligne Martin Blanchard, coordonnateur du Comité Logement Petite-Patrie. Depuis 15 ans, tout ce qui se construit ce sont des condos, ce qui n’aide pas les gens à se loger. Conserver le terrain de l’ancien garage de la STM pourrait être une solution pour la communauté. »

Ce dernier, ainsi que plusieurs représentants du milieu communautaire ont pointé du doigt le quartier Griffintown, secteur ou les tours de condominiums ont poussé comme des champignons dans le sud-ouest de la métropole, comme exemple à ne pas reproduire.

Loyers inabordables
Plusieurs résidents ont témoigné de la hausse des loyers dans le quartier à l’occasion de cette mobilisation.

Pour Raphaëlle Thernier, mère de deux enfants, cette transformation du marché locatif s’est concrétisée en une reprise de logement.

« Ça faisait 16 ans que je demeurais là avec mon conjoint. On a visité plusieurs logements à proximité, et on ne trouvait que des 4 et demi pour 1 800$ pour des appartements très ordinaires. Il a fallu que l’on déménage à Saint-Anne-de-Bellevue pour obtenir un 5 et demi abordable », raconte-t-elle.

Selon Virgine Kieffer, directrice du Groupe d’entraide maternelle de la Petite Patrie, il est de plus en plus difficile pour les familles de se loger dans le secteur.

« Ils doivent partir plus loin, vers l’extérieur du centre de la ville, pour trouver moins cher et leur qualité de vie ne s’en améliore pas. Ils doivent souvent dépenser plus pour une automobile et ils perdent accès aux services de proximité. Quand je vois une opportunité comme le secteur Bellechasse, je me dis que les élus devraient se jeter corps et âme pour s’assurer que ça se produise », insiste cette dernière.

Le député de Gouin, Gabriel Nadeau-Dubois, était lui aussi présent pour « créer un enthousiasme auprès la population » autour de la revitalisation du quartier. « C’est un terrain qui n’est pas banal, car il est rare de trouver des espaces publics de cette envergure au cœur de Montréal. »

Ce dernier se dit sûr du fait que l’administration Plante saura élaborer un développement qui répondra aux besoins de la population et assure qu’il fera pression auprès du gouvernement provincial pour qu’on y investisse les sommes nécessaires.

Engagement ferme
Les manifestants ont demandé aux élus de l’Arrondissement de présenter rapidement un plan concret pour le développement du secteur Bellechasse.

Le maire de Rosemont – La Petite-Patrie, François W. Croteau, s’est dit surpris de la tenue de cette manifestation, car celui-ci affirme garder les canaux de communication ouverts avec les personnes impliquées dans ce dossier.

« Il y a à peine deux semaines, nous avons rencontré la Table de concertation de Rosemont – La Petite-Patrie et nous avons réitéré tous nos engagements pour le développement d’un Programme particulier d’urbanisme (PPU) », explique-t-il.

L’élu indique que l’élaboration de ce plan va bon train et qu’une réunion avec le comité citoyen responsable de ce dossier aura lieu en septembre. M. Croteau prévoit un dépôt du PPU en 2020.

S’il dit être en accord avec la plupart des revendications mises de l’avant, le maire rappelle que certaines de celles-ci ne sont pas du ressort des instances municipales.

« La création de commerces abordable, ce n’est pas quelque chose que nous contrôlons. Nous pouvons gérer le zonage, pas l’offre de services commerciaux. Nous ne pouvons pas non plus établir dès maintenant un nombre de logements sociaux total, puisque cela dépendra de la densité des immeubles. Mais la Ville de Montréal sera exemplaire lorsqu’il sera question de choisir le pourcentage qu’occuperont ceux-ci au sein de ce projet », soutient M. Croteau.

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