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De la signalisation peu efficace pour protéger les écoliers

Photo: Emmanuel Delacour

Des panneaux de signalisation limitant la vitesse des véhicules qui passent devant deux écoles situées sur l’avenue Christophe-Colomb dans l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie n’assurent pas convenablement la sécurité des piétons, selon des résidents du secteur.

Installée au début de l’été 2018, la signalisation indiquant une vitesse maximale permise de 30 km/h devant les écoles Saint-Arsène et Saint-Étienne aurait un effet inverse à celui escompté par l’Arrondissement.

En effet, certains résidants ont constaté une hausse des comportements dangereux de la part des conducteurs aux intersections à proximité.

Lors d’une visite des lieux, le Journal de Rosemont – La Petite-Patrie a pu observer que plusieurs d’entre eux dépassaient parfois de 20 km/h la limite permise. Un tableau affichant la vitesse des véhicules a indiqué plus d’une dizaine de fois des mesures au-dessus de 50 km/h à cet endroit.

Selon Micheline Émond, résidente du secteur, la mise en place de la nouvelle signalisation en face de l’école Saint-Arsène est contre-intuitive, car l’établissement scolaire se trouve au centre du tronçon, tandis que les élèves et leurs parents traversent plutôt à quelques dizaines de mètres de là, à l’intersection de la rue Jean-Talon et à celle de la rue Bélanger.

Or, c’est à ces endroits que les automobilistes conduisent le plus dangereusement, d’après la citoyenne.

« Les parents et le brigadier du coin m’ont souvent dit qu’ils avaient peur pour leur sécurité. Le 7 septembre dernier, un cycliste s’est encore fait frapper par un automobiliste au coin de Jean-Talon », affirme celle-ci.

Qui plus est, d’autres panneaux, indiquant une vitesse limitée à 50 km/h, ont récemment fait leur apparition sur le même pâté de maisons, créant une confusion auprès de conducteurs.

« Les élus prétendent vouloir imposer des limites de vitesse pour sécuriser Christophe-Colomb, mais en réalité ils désirent qu’elle conserve sa fonction d’autoroute urbaine », s’insurge la résidente, qui a déposé l’hiver dernier une pétition signée par 600 résidents demandant l’installation de feux piétons aux coins de rue près de l’école.

Plan d’action

Pour sa part, l’Arrondissement de Rosemont – La Petite-Patrie justifie sa méthode de gestion de la signalisation, indiquant qu’elle est en conformité avec le code de la sécurité routière du ministère des Transports du Québec.

« Les zones de 30 km/h sont localisées seulement près des deux écoles de cette artère, et non sur l’ensemble du tronçon Jean-Talon et de Bellechasse, souligne Marie-Claude Perrault, chargée de communication pour l’Arrondissement. Pour les automobilistes, cela signifie donc, en effet, qu’il est possible de voir 3 limites différentes pour un même tronçon de rue, soit 50 km/h en son début, 30 km/h devant l’école, puis à nouveau 50 km/h une fois l’école passée. »

Cette dernière assure que l’administration et les postes de police « travaillent en collaboration en matière de circulation », et que « l’Arrondissement considère la signalisation actuelle conforme et nécessaire, tant du point de vue de la sécurité que pour l’application du règlement. »

Quant à l’éventuelle installation de feux piétons multidirectionnels, la Ville de Montréal insiste sur le fait que son plan Vision Zéro décès et blessé grave 2019-2021, examinera une possible révision de ces intersections, soutient Karla Duval, relationniste à la Ville de Montréal.

Contactés par le Journal de Rosemont – La Petite-Patrie, le responsable de ce dossier au comité exécutif de la Ville de Montréal, Éric Alan Caldwell, ainsi que les élus de l’Arrondissement n’ont pas voulu émettre de commentaires.

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