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« La Fée urbaine » et son odyssée africaine

Patsy Van Roost, la «Fée urbaine». Photo: Gracieuseté Mikaël Theimer

Un élan de générosité de la part de citoyens permettra à une artiste qui égaye les rues de Montréal depuis près d’une décennie d’aller en résidence au Sénégal.

C’est avec étonnement que Patsy Van Roost, mieux connue sous le pseudonyme de « Fée urbaine », a appris que des milliers de dollars avaient été amassés par l’entremise d’une plateforme de sociofinancement afin qu’elle puisse faire son voyage.

« Ma première réaction ça été de dire, « ils n’ont pas fait ça! » Je suis réticente à demander de l’argent à mon réseau, parce que la plupart de mes amis sont artistes eux aussi. Mais après avoir vu les contributions, qui en moyenne atteignent 30 $, j’ai été très touchée », souligne Mme Van Roost.

Depuis 2012, celle-ci installe poèmes, témoignages et histoires sur la place publique et dans son voisinage.

En effet, la créatrice peut compter sur de fidèles inconditionnels qu’elle a su marquer au fil des années avec ses projets.

Patsy Van Roost et son amie Marie Sterlin.

Ce sont ses deux amis, Marie Sterlin et Benoît Bigham, qui ont lancé une campagne sur « GoFundMe » qui, au moment d’écrire ces lignes, avait amassé 3 350$ en à peine trois semaines.

« Quand on a appris que sa demande de bourse auprès du Conseil des arts et des lettres du Québec avait été refusée, on a tout de suite eu l’idée de faire un sociofinancement. Vingt minutes plus tard, Benoît avait créé la page », raconte Mme Sterlin.

La Fée pourra ainsi passer deux mois à Saint-Louis, au Sénégal, en résidence au Centre Waaw et travailler sur son projet.

« Ça va ressembler un peu à Ici un souvenir, que j’avais conçu en collaboration avec le Plateau – Mont-Royal en 2013. Je vais aller à la rencontre des gens pour qu’ils me parlent de leurs souvenirs liés à certains lieux, puis j’exposerai à ces endroits leurs histoires sur des fiches imprimées à la main », explique l’artiste.

De l’amour du Mile-End à la Petite-Italie
C’est d’abord dans le quartier du Mile-End que Mme Van Roost a fait ses premiers pas en tant que fée.

Outre Ici un souvenir, celle-ci est à l’origine de nombreuses œuvres urbaines, dont La petite fille aux allumettes sur Waverly une série d’extraits littéraires distribués aux résidents, et de L’amour dans le Mile-End, « Un parcours poétique évolutif à travers les rues du quartier en guise de cartes de Saint-Valentin ».

Au-delà de ces projets qui lui ont permis de tisser des liens avec les membres de sa communauté, c’est l’histoire de son éviction qui a marqué l’imaginaire collectif il y a deux ans, à un moment l’enjeu du droit au logement et de l’embourgeoisement est sur toutes les lèvres.

Alors mère monoparentale, celle-ci se fait annoncer par son propriétaire en 2017 qu’elle a une semaine pour quitter son huit et demie, dans lequel elle réside depuis 21 ans et où elle a installé son atelier. Après une bataille juridique, elle a obtenu un sursis d’un an avant de déménager.

« Avant de rencontrer Patsy, les histoires d’artistes qui perdaient leurs ateliers, ça ne me touchait pas beaucoup, parce qu’avant tout, je trouvais que le plus important c’était de conserver des logements accessibles pour tous. Cependant, quand je l’ai connu, j’ai vu tout le bien qu’elle faisait dans le Mile-End et j’ai compris que si elle s’en allait, c’était signe que notre quartier se mourrait », insiste Mme Sterlin.

Depuis, l’amour de la Fée n’est plus restreint aux limites du Plateau – Mont-Royal. Celle-ci s’est trouvé un nouveau logement dans la Petite-Italie, « plus petit, mais que j’adore », affirme-t-elle.

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