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Sapins de Noël : une histoire de famille au marché Jean-Talon

Lionel Filion, ses fils et petits-fils vendent leurs sapins depuis 42 ans au marché Jean-Talon. Photo: Emmanuel Delacour

Depuis 40 ans, un horticulteur d’Ayers Cliff en Estrie fait le trajet jusqu’au marché Jean-Talon pour la période des Fêtes, afin de vendre des sapins qui ont égayé maints foyers montréalais.

Lionel Filion se souvient encore de la première fois où il est descendu au marché public, en 1978.

« À l’époque, n’importe qui pouvait louer un espace et vendre ses sapins. Il y avait un monsieur de la Ville qui faisait sa tournée et qui notait qui était présent, puis c’était 5$ pour une place, ce n’était pas cher dans le temps. Puis s’il arrivait une tempête de neige et qu’il n’y avait pas trop de monde au marché, là il disait « c’est correct, c’est gratuit pour aujourd’hui » », raconte M. Filion.

Précédemment policier de la municipalité de Waterloo, celui-ci a en quelque sorte repris une tradition familiale lorsqu’il a décidé de se lancer dans la profession d’horticulteur.

« J’ai toujours été dans le bois. Mon père, ma famille, c’étaient des bucherons. Ça fait qu’un jour je suis descendu au marché Jean-Talon et j’ai vu qu’il y en avait qui venait avec leurs sapins. C’est de même que je suis parti dans les sapins », affirme-t-il.

Aujourd’hui, les Sapins Filion c’est encore une passion qui se partage de père en fils. En effet, du 24 novembre jusqu’au 24 décembre, ses fils, petits fils, petite fille et même leurs conjoints mettent la main à la pâte pour garnir leur espace extérieur de sapins Baumier et Fraser, de couronnes de Noël et autres décorations.

Au travers de son métier, M. Filion fait plusieurs rencontres marquantes. La plus émouvante, c’est sans doute celle avec la petite Nathalie et ses deux frères qui, la veille de Noël 1978, viennent lui proposer un échange : une chanson contre un sapin.

« J’ai bien vu que c’étaient des enfants défavorisés. Ils avaient de huit à dix ans et ils étaient venus seuls à 10h le soir pour ça. J’avais les larmes aux yeux, alors je leur ai donné deux sapins », se remémore-t-il.

Cette amitié avec ces jeunes perdurera au fil du temps, et 35 ans plus tard, la petite Nathalie, maintenant devenue grande, demandera à M. Filion de l’accompagner jusqu’à l’hôtel lors de son mariage.

Est-ce que M. Filion compte encore vendre ses sapins l’an prochain? « Je ne suis pas prêt à arrêter tout de suite. On est tous ensemble et réellement ça va bien, on est tous heureux là-dedans », souligne-t-il.

Puis, si un jour Lionel Filion décide de profiter de sa retraite, celui-ci assure qu’il y aura certainement un Filion pour reprendre l’entreprise et que leurs sapins seront toujours au marché Jean-Talon à temps pour les Fêtes.

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