Soutenez

Une Saint-Valentin pour voir les choses en face

Photo: 123RF

Bien des couples viennent de passer la dernière année encabanés, sans se quitter d’une semelle, habillés en «mou» devant l’ordinateur à longueur de journée. Difficile de trouver un peu de romantisme dans ces circonstances. La sexologue et psychothérapeute Sylvie Lavallée propose une approche réaliste à la Saint-Valentin.

«Au moment où on se parle [le 2 février], je n’ai pas encore entendu parler de Saint-Valentin chez les couples, annonce d’entrée de jeu Mme Lavallée. C’est comme un mode survie en ce moment. Y’a tellement de chats à fouetter. Les gens ne sont pas rendus là.»

Les mesures sanitaires comme le télétravail ou le couvre-feu ont transformé la dynamique des couples, qui n’ont jamais passé autant de temps ensemble depuis tout près d’un an.

«Le confinement impose un immense retour vers soi. Ça impose une pause, explique la spécialiste en trahison amoureuse. Il y a beaucoup de couples qui avaient des échappatoires, des stratégies d’évitement.»

Ce pouvait être le bureau, les parties de hockey, les séances d’entraînement au gym, les sorties entre amis, les spectacles, et bien d’autres activités. «Là, tu ne peux plus t’étourdir. Tu n’as pas le choix de voir les choses en face. Ç’a mis le couple sous microscope, ce qui exacerbe les évidences», constate Mme Lavallée.

Laisser-aller

«Ça fait longtemps qu’on aurait dû faire ça» est la phrase que la sexologue clinicienne entend le plus souvent lors de ses séances de consultation.

Les gens se disent que ça va passer, que le petit je-ne-sais-quoi va revenir. Il arrive que ça aille mieux, mais la sexologue met en garde contre la croyance qui veut que le temps fasse bien les choses. Surtout en amour.

«Ce n’est pas tous les couples qui règlent leurs conflits, qui s’excusent et qui réparent. Des fois, on pense que ça s’efface, mais on a encore des rancœurs, un ressentiment, une amertume et le confinement nous met ça dans la face», expose-t-elle.

«On dit qu’après la pluie vient le beau temps. Mais la tempête revient et les intempéries sont inévitables. Un moment donné, il y a une tempête de trop. Et le confinement, c’est cette tempête de trop.» -Sylvie Lavallée, sexologue et psychothérapeute

Certains ont peut-être eu tendance à se négliger dans leur séduction et dans leur intimité, notamment en raison d’un laisser-aller provoqué par le confinement et le télétravail.

«Ce qui est érotique est inconfortable, lance-t-elle. Ça ne veut pas dire qu’il faut qu’on s’habille comme pour aller aux Oscars. Une tenue plus élégante, plus soignée, se doucher, se coiffer, se maquiller, s’arranger, ça prend des efforts.»

Le relâchement n’a donc rien pour raviver les amours d’antan. «Les gens prennent-ils le leur douche à tous les jours, portent-ils des sous-vêtements différents tous les jours, se questionne-t-elle. Ce que les gens constatent dans le couple, c’est qu’on se mettait beau pour les autres, pas pour nous.»

Ceux qui vont bien

Sylvie Lavallée observe tout de même un amour renouvelé chez certains.

«Pour eux, le confinement c’est un temps béni, c’est un pur ravissement, c’est une deuxième lune de miel», indique l’auteure d’un nouveau livre sur le désir, disponible à la fin février.

«Ça, ce sont des couples qui allaient bien avant le confinement», précise Mme Lavallée.

Ces amoureux ont enfin du temps pour partager des activités ensemble, comme du sport, des 5 à 7 improvisés, magasiner sur Internet, dévorer toutes les séries sur Netflix. Ils ont surtout beaucoup d’occasions pour faire l’amour.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.