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Chili: Gauche, droite, gauche, droite

Chile's newly elected President Sebastian Pinera, left, and outgoing President Michelle Bachelet embrace during his swearing-in ceremony at Congress in Valparaiso, Chile, Sunday, March 11, 2018. Pinera returned to Chile’s presidency, after his first term from 2010 to 2014. (AP Photo/Esteban Felix) Photo: AP

Michelle Bachelet est chirurgienne et stratège militaire de formation. Elle a marqué l’histoire du Chili en menant un parti socialiste à la victoire à titre de première femme présidente.

Sebastian Piñera a étudié l’économie à Harvard avant de faire fortune en affaires. Il est de centre-droite et a marqué l’histoire du Chili en devenant le premier président milliardaire du pays.

Elle a pris le pouvoir en 2006. Lui en 2010. Elle de nouveau en 2014. Lui a entamé son second mandat hier, alors qu’elle terminait le sien. Les Chiliens jouent-ils au ping-pong politique?

Michelle Bachelet a consacré ses mandats à la mise en œuvre de politiques sociales, proposant un meilleur accès aux soins de santé et à l’éducation supérieure, financé par l’augmentation des taxes aux entreprises. Sebastian Piñera a pour sa part quitté le privé en promettant de mettre son flair économique au service du public.

Parmi les exploits de la première présidente: la légalisation partielle de l’avortement malgré un Congrès divisé. Elle lègue également au Chili un régime de retraite pour les plus démunis mais le pire ratio dette-PIB depuis 2009.

Son successeur l’a accusée d’avoir fait fuir les investisseurs étrangers avec l’augmentation des taxes et promet de les séduire au cours de son mandat. Il veut notamment renforcer les liens avec la Chine, qui a supplanté les États-Unis en 2010 comme premier partenaire économique du Chili. En 2011, Piñera s’était toutefois attiré les foudres des étudiants en qualifiant l’éducation de bien de consommation.

Ce fut un grand honneur de tenir pendant un an cette chronique de vulgarisation des angles morts de l’actualité internationale. Merci à l’équipe de Métro pour cette tribune ainsi qu’à vous tous qui m’avez lue et écrit. Prochaine étape : de nouveaux défis!

Jonglant avec les besoins de politiques sociales et de réformes économiques, ce pays de 17 millions d’habitants fait la navette entre les deux candidats.

Toutefois, au carrefour de leurs plateformes politiques divergentes, un projet rassemble: le virage vers les énergies renouvelables.

Se relevant de la dictature de Pinochet (qui a duré 16 ans et s’est terminée en 1990), le pays a vu ses habitants accéder à la classe moyenne par millions. L’augmentation du niveau de vie a fait monter en flèche la demande d’énergie.

Petit producteur de pétrole, le Chili dépend des importations. La récente crise pétrolière mondiale, qui a mené le Venezuela à l’écroulement économique et social, s’est fait sentir au Chili.

Le pays a pris la mesure de la crise énergétique et du défi climatique et a rapidement et massivement investi dans les énergies renouvelables. Un champ de panneaux solaires s’étend dans le désert d’Atacama, au nord du pays, une des zones les plus ensoleillées et les plus arides de la planète.

Cependant, le climat chilien est propice à la fois à la sècheresse et aux inondations. Pour pallier la variabilité des énergies solaire et éolienne, le pays construit aussi des centrales géothermiques dans des zones volcaniques.

À l’heure actuelle, l’investissement chilien dans les énergies renouvelables augmente deux fois plus rapidement que la moyenne mondiale. D’ici 2050, le pays prévoit produire 90 % de son électricité «proprement», soit le double du taux actuel.

Le pendule politique semble indécis d’un scrutin à l’autre, mais force est d’admettre qu’en matière environnementale, le Chili semble avoir l’heure juste.

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