Les femmes sont plus «robustes» que les hommes
Les hommes peuvent bien avoir plus de masse musculaire et plus de force que leurs compagnes, mais les femmes vivent plus longtemps – même en période de crise –, selon une récente étude.
Des chercheurs de l’université du Danemark du Sud ont examiné les données historiques sur les taux de mortalité des hommes et des femmes qui ont enduré des famines – comme la Grande Famine en Irlande (milieu du XIXe siècle), l’Holodomor en Ukraine (1932-1933) et la famine en Suède (1772-1773) – en plus d’épidémies et ont constaté que les femmes ont mieux survécu que les hommes presque chaque fois, les surpassant souvent de plusieurs années.
«Même en tenant compte du fait que les crises réduisaient l’avantage féminin en ce qui concerne l’espérance de vie, les femmes y ont quand même mieux survécu que les hommes», écrivent les chercheurs dans leur étude publiée au début de l’année dans la ruvue scientifique américaine Proceedings of the National Academy of Sciences.
«Même au Liberia, où la population avait l’espérance de vie la plus basse du monde, les filles nouvellement nées étaient plus robustes que les nouveaux-nés masculins, poursuivent-ils. Dans tous les segments de la population, les femmes y ont un taux de mortalité inférieur dans presque tous les groupes d’âge et, avec l’exception d’une population d’esclaves, elles vivaient en moyenne plus longtemps que les hommes.»
«Les femmes sont les championnes de l’espérance de vie. Aujourd’hui encore, elles sont susceptibles de vivre plus longtemps que les hommes, peu importe leur pays d’origine.» – Extrait de l’étude «Women live longer than men even during severe famines and epidemics»
Les données provenant des études sur les famines ont montré que l’espérance de vie diminuait considérablement pour les deux sexes lors d’une telle crise, mais les femmes vivaient tout de même plus longtemps. Par exemple, l’espérance de vie durant la famine en Irlande a chuté de 38 ans à seulement 22,4 ans pour les femmes mais à 18,7 années pour les hommes.
La famine ukrainienne a été bien pire: l’espérance de vie y est passée de 41,6 ans à 7,3 ans pour les hommes et aussi bas que 10,9 ans pour les femmes, une chute de 35 ans.
Les chercheurs attribuent la robustesse des femmes à des «fondements biologiques», soit, essentiellement, à leur génétique féminine.
Leur hypothèse est étayée par le fait que «dans des conditions très dures, les femmes survivent mieux que les hommes, même à l’âge des nourrissons, lorsque les différences comportementales et sociales peuvent être minimes ou en faveur des hommes», ajoutent les chercheurs.