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Corée du Nord: Trump annule le sommet avec Kim

Ahn Young-joon / The Associated Press Photo: Ahn Young-joon
Catherine Lucey, Zeke Miller et Matthew Lee - The Associated Press

WASHINGTON — Prenant un virage diplomatique spectaculaire, le président américain Donald Trump a annoncé jeudi l’annulation de son sommet avec le dictateur nord-coréen Kim Jong-un, prévu le 12 juin à Singapour, en raison de «la colère énorme et de l’hostilité évidente» contenues dans un récent communiqué.

Dans une lettre transmise à M. Kim, dont le contenu a été dévoilé jeudi par la Maison-Blanche, M. Trump écrit qu’il serait «inapproprié, en ce moment, d’aller de l’avant avec cette rencontre prévue de longue date».

Le président américain fait aussi référence aux capacités nucléaires dont se targue la Corée du Nord, en rappelant que «les nôtres sont immenses et puissantes, et je prie Dieu qu’elles ne soient jamais utilisées».

Prenant la parole un peu plus tard à la Maison-Blanche, M. Trump a prévenu que «la campagne de pression maximale» se poursuivrait contre la Corée du Nord et qu’il «attendrait» de voir si M. Kim choisira de faire des gestes constructifs.

Dans le communiqué évoqué par M. Trump, le régime nord-coréen traite le vice-président Mike Pence d’«imbécile politique» et prévient qu’il est prêt à rencontrer ses adversaires aussi bien sur le champ de bataille qu’autour de la table des négociations.

Le président Trump écrit dans sa lettre que «cette occasion ratée est un moment véritablement triste de l’Histoire». Il ajoute qu’une «belle occasion de paix durable et de grande prospérité et de richesse» a été perdue avec l’annulation du sommet.

Il a ajouté qu’un sommet avec le leader nord-coréen demeurait toutefois possible.

La Corée du Nord a justement réagi vendredi en se disant «prête à donner du temps aux États-Unis» pour qu’ils reconsidèrent la tenue de pourparlers, et ce, «à tout moment, peu importe la forme».

Le vice-ministre des Affaires étrangères, Kim Gye-gwan, a qualifié la décision de Donald Trump d’«inattendue» et de «très regrettable». Cette annulation démontre selon lui la gravité «des rapports hostiles historiquement enracinés entre les États-Unis et la Corée du Nord et le poit auquel le besoin d’un sommet se fait pressant pour améliorer les relations».

Une décision récente

Un responsable américain a révélé que la décision d’annuler le sommet avait été prise jeudi matin, en réponse à la déclaration dénigrant M. Pence et soulevant la menace de guerre nucléaire. Un responsable de la Maison-Blanche a déclaré qu’il serait erroné de se concentrer uniquement sur le commentaire au sujet de M. Pence, en soulignant que les menaces nucléaires signifiaient qu’aucun sommet ne pourrait être couronné de succès dans de telles circonstances.

Les responsables se sont exprimés sous le couvert de l’anonymat pour discuter des délibérations internes.

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, qui témoignait devant le Congrès, a déclaré que la Corée du Nord n’avait pas répondu aux demandes répétées des autorités américaines de discuter de la logistique du sommet. Il a dit au comité des relations internationales du Sénat que le manque de réponses était une raison supplémentaire ayant motivé la décision de M. Trump.

M. Pompeo a déclaré que l’attitude du Nord avait changé de manière significative depuis son retour d’un voyage à Pyongyang plus tôt ce mois-ci, au cours duquel il a rencontré M. Kim et supervisé la libération de trois Américains détenus dans ce pays.

Le président sud-coréen Moon Jae-in a joué un rôle majeur dans la planification du sommet et a cherché à le garder sur les rails lors d’une visite à la Maison-Blanche cette semaine. Son bureau a déclaré jeudi qu’il essayait de comprendre les intentions de M. Trump en annulant le sommet.

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