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Une autre candidate démocrate à la Maison-Blanche attendue, la course s’accélère 

Amy Klobuchar. Carolyn Kaster/AP Photo: AP
Rédaction - Agence France-Presse

Nouvelle journée, nouvelle annonce: après Elizabeth Warren la veille, une autre sénatrice américaine, Amy Klobuchar, doit rejoindre dimanche la cohorte de candidats démocrates qui se presse déjà sur la ligne de départ pour tenter de battre le président républicain Donald Trump en novembre 2020.

À 58 ans, la sénatrice du Minnesota, grand État rural et minier du Nord américain, fera une «grande annonce» à 13h30 dans la ville cosmopolite de Minneapolis, où les températures dépasseront à peine les -10°C. 

«Tout le monde est bienvenu. On servira du chocolat chaud», a tweeté Amy Klobuchar avec son habituel ton sans prétention. 

Largement réélue pour un troisième mandat en novembre 2018 dans son État, la quinquagénaire y reste très populaire, y compris dans les bastions miniers qui ont basculé en faveur de Donald Trump en 2016. Un atout de poids pour elle face à ses concurrents démocrates.

Si elle apparaît plus centriste que les autres candidats déjà en lice, aimant à travailler au-delà des lignes partisanes, Amy Klobuchar n’en défend pas moins farouchement des principes très polarisants aux États-Unis, comme le droit à l’avortement. Et n’hésite pas à critiquer vigoureusement Donald Trump, notamment sur les défaillances du système de santé américain.

Ancienne procureure, petite-fille d’un mineur, elle fut la première femme élue au Sénat américain par les électeurs du Minnesota.

Cordiale mais ferme, sans effets de manche, elle s’était faite remarquer lors de l’audition sénatoriale de juge conservateur controversé Brett Kavanaugh en septembre.

Alors que sa candidature se précisait ces derniers jours, des médias américains ont fait état de sa dure réputation auprès de ses assistants, citant pour étayer ces rumeurs la grande rotation au sein de son personnel.

«Socialisme»
À un an des premières primaires pour la présidentielle, Amy Klobuchar devrait rejoindre un terrain déjà occupé par une dizaine de candidats.

Ils affichent une diversité inédite, avec notamment un nombre record de femmes –trois sénatrices et une élue de la Chambre des représentants–, deux candidats noirs, un Hispanique et un jeune maire vivant ouvertement son homosexualité avec son époux.

Dans l’ensemble, ils font pencher jusqu’ici l’aiguille du parti démocrate plus à gauche que par le passé, avec des proposition progressistes comme l’introduction d’un système de santé universel.

De grands noms démocrates pressentis font eux encore durer le suspense, comme l’ancien vice-président de Barack Obama, Joe Biden, ou l’ex-maire de New York et milliardaire Michael Bloomberg.

Une telle affluence s’explique parce que «les démocrates sentent que Donald Trump est faible» dans les sondages de popularité et que «s’ils gagnent la nomination démocrate, ils remporteront donc l’élection», analyse John Cluverius, professeur de sciences politiques à l’université du Massachusetts-Lowell.

Samedi, c’est la sénatrice Elizabeth Warren, 69 ans, qui a officialisé sa candidature. Elle a dénoncé les inégalités qui plombent les travailleurs et la classe moyenne américaine face aux errements de Wall Street, et une présidence Trump qui bénéficie selon elle aux grandes fortunes.

Reste à voir si son message sera audible alors que l’ancienne professeure de Harvard est embourbée dans une polémique sur ses lointaines origines amérindiennes.

Les républicains l’accusent d’avoir utilisé cet argument pour faire avancer sa carrière. La sénatrice a reconnu s’être présentée comme «Amérindienne» sur au moins un document officiel dans les années 1980, mais dément catégoriquement les accusations de fraude.

Moqueur, Donald Trump l’a encore affublée du surnom «Pocahontas» après l’annonce de sa candidature. «Va-t-elle faire campagne en tant que première candidate amérindienne à la présidentielle, ou a-t-elle décidé après 32 ans que ça ne joue plus aussi bien en sa faveur?», a-t-il ironisé sur Twitter.

Face à ses adversaires potentiels, le républicain agite aussi le spectre du «socialisme», un mot marqué très à gauche aux États-Unis, rappelant la Guerre froide.

Mais Pete Buttigieg, jeune candidat à la présidentielle et maire démocrate de South Bend, dans l’Indiana, a estimé dimanche sur CNN que cette époque était révolue, taclant au passage le président septuagénaire sur son âge.

«On ne peut plus simplement tuer le débat sur un programme en disant que c’est socialiste».

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