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Succession de Theresa May: Boris Johnson mène la course après un tour

Boris Johnson Photo: AP Photo/Frank Augstein
Rédaction - Agence France-Presse

Boris Johnson est arrivé largement en tête jeudi du premier tour pour élire le chef du Parti conservateur britannique, loin devant les six autres candidats encore en lice tandis que trois ont été éliminés.

«Nous sommes évidemment heureux des résultats mais il reste un long chemin à parcourir avant de remporter la course», a commenté un porte-parole de Boris Johnson, qui a récolté 114 votes des députés conservateurs sur 313.

Suivent l’actuel chef de la diplomatie, Jeremy Hunt (43 voix), le ministre de l’Environnement Michael Gove (37), l’ex-ministre du Brexit Dominic Raab (27), le ministre de l’Intérieur Sajid Javid (23), le ministre de la Santé Matt Hancock (20) et le ministre du Développement international Rory Stewart (19).

En revanche, trois candidats ont échoué à recueillir les 17 voix nécessaires pour passer au deuxième tour: l’ex-ministre chargée des relations au Parlement Andrea Leadsom, qui sort de la course avec seulement 11 voix, l’ancien secrétaire d’État à l’immigration Mark Harper (10) et l’ancienne ministre du Travail Esther McVey (9).

Le prochain vote pour poursuivre l’écrémage aura lieu mardi. Car le processus a lieu en deux temps: les 313 députés conservateurs s’expriment d’abord sur les candidats lors d’une série de votes à bulletin secret jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que deux, avant que les 160 000 membres du parti ne départagent les finalistes, d’ici la fin juillet.

«On est maintenant au coude à coude pour le prochain tour», a affirmé Rory Stewart, un baroudeur qui a servi en Irak comme gouverneur adjoint de la coalition après l’invasion américaine en 2003 et traversé seul l’Afghanistan pendant un mois en 2002.

Le vainqueur prendra possession du 10, Downing Street, la fonction échéant au leader de la formation réunissant une majorité parlementaire suffisante pour gouverner.

«No deal» en «dernier recours»
À 54 ans, Boris Johnson, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Theresa May, grand artisan de la victoire du Brexit lors du référendum de 2016, n’a jamais semblé aussi proche de prendre les commandes de l’exécutif britannique, un objectif que cet ambitieux député vise depuis plusieurs années, sinon sa plus tendre enfance.

Favori des bookmakers, il joue la carte du sauveur du Brexit après l’échec de Theresa May à mettre en oeuvre la sortie de l’UE. La Première ministre, qui restera en fonction jusqu’à la désignation de son successeur, a été contrainte de repousser au 31 octobre cette échéance historique initialement prévue le 29 mars, après avoir vu le Parlement rejeter par trois fois son accord de divorce négocié avec Bruxelles.

«BoJo» a assuré, s’il devient premier ministre, que le Royaume-Uni quitterait l’UE le 31 octobre, accord renégocié ou pas. Mercredi, lors du lancement de sa campagne, il a toutefois assoupli sa position en faisant du «no deal» une solution «de dernier recours».

«Je ne pense pas que ça se terminera comme ça, a ajouté l’ancien maire de Londres. Mais il est responsable de préparer avec détermination» ce scénario, qui inquiète tout particulièrement les milieux économiques.

Boris Johnson a aussi prévenu qu’il refuserait que le Royaume-Uni paie la facture du Brexit – estimée entre 40 et 45 milliards d’euros par Londres – jusqu’à ce que l’UE accepte de meilleures conditions de retrait.

Une menace à la Donald Trump qui a fait grincer des dents côté européen, Bruxelles rappelant d’ailleurs mercredi que Londres devra honorer ses engagements financiers dans le cas d’un «no deal», une des «conditions préalables» à l’ouverture de négociations sur un futur traité commercial.

Mister gaffes
Charismatique, reconnaissable entre mille avec sa tignasse blonde hirsute, Boris Johnson a la cote chez les militants conservateurs de base même si ses pairs lui reprochent ses gaffes et un certain dilettantisme.

Le candidat s’est excusé mercredi d’avoir pu se montrer offensant, tout en assurant qu’il «continuerait de parler aussi franchement qu’il le peut».

Si le Brexit reste l’enjeu ultra-dominant, le lancement officiel de cette course au pouvoir, lundi, a été marqué par un sujet inattendu: la cocaïne.

Considéré comme l’un des favoris, Michael Gove a admis en avoir consommé alors qu’il s’était prononcé ouvertement contre l’usage de cette drogue, plombant quelque peu sa campagne.

Boris Johnson lui a botté en touche, sans nier lorsqu’un journaliste lui a demandé s’il en avait déjà pris comme il l’a affirmé par le passé au magazine GQ.

«Je crois que cette information quand j’avais 19 ans est apparue à de nombreuses reprises et que la plupart des gens dans ce pays veulent que nous nous concentrions sur cette campagne», a-t-il dit.

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