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Warren et Sanders sous le feu des démocrates modérés lors du débat

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Le débat a eu lieu entre dix candidats à l'investiture démocrate au Fox Theatre de Detroit au Michigan. Photo: Justin Sullivan/Getty Images

Les candidats à la primaire démocrate se sont déchirés entre pragmatiques et hérauts de réformes radicales pour battre Donald Trump en 2020 dès l’ouverture d’un débat mardi soir à Detroit.

«Nous n’allons pas résoudre les problèmes urgents qui nous font face avec des petites idées mal articulées», a déclaré d’emblée la sénatrice Elizabeth Warren, tandis que l’autre figure de l’aile gauche du parti Bernie Sanders appelait à «transformer l’économie et le gouvernement».

«Nous pouvons suivre la route tracée par sénateur Sanders et sénateur Warren avec de mauvaises politiques (…) tout gratuit qui vont nous faire perdre les électeurs indépendants et faire réélire Donald Trump» ou «quelqu’un qui veut unifier le pays et faire croître l’économie», a pour sa part déclaré l’ancien parlementaire modéré, John Delaney.

Les deux sénateurs progressistes sont au coude-à-coude dans les sondages, avec le soutien d’environ 15% des électeurs démocrates chacun, loin derrière l’ancien vice-président Joe Biden (32%).

L’ancien numéro deux de Barack Obama se retrouvera mercredi, pour la seconde partie du débat, face à la sénatrice Kamala Harris, la quatrième dans les sondages (10,5%). Là encore, il pourrait y avoir des étincelles: malmené par sa rivale lors du premier débat de la primaire démocrate, Joe Biden, 76 ans, a promis que, cette fois, il serait moins «poli».

«Joe l’endormi (…) n’est pas au mieux de sa forme», a ironisé Donald Trump mardi matin, tout en prédisant sa victoire à la primaire. Même «en boitant, il franchira en premier la ligne d’arrivée», a déclaré le milliardaire républicain.

Le président, qui a déjà lancé sa campagne de réélection, a une longueur d’avance sur les démocrates confrontés à la délicate mission de choisir leur champion parmi 25 prétendants sans donner l’image d’un parti divisé.

Le débat de cette semaine, organisé sur deux jours, devrait permettre de clarifier l’horizon. Les plus petits candidats ont en effet pour obligation de marquer les esprits s’ils veulent rester en lice. Ceux qui n’auront pas reçu des dons de 130 000 personnes différentes et percé au-dessus de 2% dans les sondages ne pourront plus participer aux prochains débats. Or, seuls sept candidats remplissent aujourd’hui ces critères.

Pete Buttigieg qui, à 37 ans, a réussi à se hisser à la cinquième place dans les sondages avec près de 6% des soutiens démocrates, a insisté lui sur le réchauffement climatique. Le maire de South Bend (Indiana) mise sur son discours modéré et sa jeunesse pour se démarquer de Bernie Sanders et Elizabeth Warren, dont le radicalisme pourrait effrayer certains électeurs centristes.

Pourfendeurs de Wall Street, les deux septuagénaires défendent tous les deux la mise en place d’un salaire minimum, l’annulation des dettes étudiantes, un plan de lutte ambitieux contre le réchauffement climatique et une couverture santé universelle. Mais leurs styles diffèrent.

Quand Bernie Sanders n’hésite pas à se dire «socialiste», un terme marqué très à gauche aux États-Unis, Elizabeth Warren prend soin de se présenter comme une «capitaliste» et accompagne chacune de ses propositions d’un «plan» pour les mettre en oeuvre.

«J’ai proposé une vraie réforme pour que les Américains les plus riches et les grandes entreprises paient leur part», a-t-elle encore tweeté mardi, quand Bernie Sanders accusait le gouvernement Trump «de protéger l’argent des riches et des puissantes entreprises».

Donald Trump a affublé le sénateur du sobriquet de «Bernie le dingue» et se moque des racines amérindiennes lointaines revendiquées par Elizabeth Warren en l’appelant «Pocahontas».

Les projecteurs se tourneront mercredi vers Joe Biden et Kamala Harris, dont la passe d’armes a marqué le dernier débat. La sénatrice noire avait attaqué le vétéran de la politique sur ses positions passées face à la ségrégation raciale.

Surpris, il s’était défendu sans ardeur et l’élue californienne avait enregistré un bref gain de popularité. Elle a promis lundi «d’exprimer (ses) différences», tout en restant «polie».

À leurs côtés, le sénateur noir Cory Booker (1,5%) pourrait lui aussi égratigner le favori sur la question raciale. Il lui a déjà reproché d’avoir été l’«architecte» d’une loi de 1994 ayant mené de nombreux Noirs derrière les barreaux. Joe Biden s’est dit prêt à faire face. «S’ils veulent parler du passé, je peux le faire», a-t-il déclaré. «J’ai un passé dont je suis fier. Le leur n’est pas aussi bon».

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