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Une fusillade dans un supermarché d’El Paso, au Texas, fait 20 morts

Une fusillade a eu lieu samedi à El Paso, dans une zone commerciale du Texas.
Une fusillade a eu lieu samedi à El Paso, dans une zone commerciale du Texas. Photo: AFP

Un tireur a semé la mort samedi dans une zone commerciale d’El Paso, dans le sud des États-Unis, où il a abattu 20 personnes venues faire leurs courses en ce premier jour de week-end, avant d’être interpellé et placé en garde à vue par la police qui soupçonne un crime à caractère raciste.

La fusillade, survenue aux abords d’un hypermarché Walmart prisé de la communauté hispanique, a également fait 26 blessés, dont certains se trouvaient dans la soirée dans un état critique.

La police a placé en garde à vue un homme blanc de 21 ans et enquête sur un possible motif «haineux», ce qui aux États-Unis désigne les attaques motivées par l’origine, la religion, ou encore l’orientation sexuelle des victimes.

Un manifeste, attribué au tireur, circule sur internet. Ce texte dénonce notamment «une invasion hispanique du Texas»et fait référence à la tuerie commise par un suprémaciste blanc dans des mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande (51 morts, le 15 mars).

Trois Mexicains ont été tués dans la fusillade qui a semé la panique dans la zone commerciale, et la consternation aux États-Unis.

Le président Donald Trump, qui a suivi la situation depuis sa résidence du New Jersey (nord-est), a dénoncé une fusillade «tragique» et «un acte lâche».

«Il n’y aura jamais de raisons ou excuses pour justifier le meurtre de personnes innocentes »» a-t-il encore tweeté, en adressant ses «prières et pensées» à la population du Texas.

«À terre»
D’après certains médias, le tireur s’appelle Patrick Crusius et est originaire des environs de Dallas.

Sur une capture d’écran de caméra de surveillance, mise en ligne par la chaîne locale KTSM, on le voit entrer dans l’hypermarché armé d’un fusil, les oreilles couvertes d’un casque anti-bruit.

Le magasin venait de mettre en vente des fournitures scolaires avant la rentrée. Selon la police, entre 1000 et 3000 clients s’y pressaient pour faire leurs courses au moment du drame.

Vanessa Saenz, 37 ans, en faisait partie. Elle a expliqué sur Fox News avoir entendu «comme des feux d’artifices» alors qu’elle cherchait une place de stationnement.

«J’ai vu un homme avec un T-shirt noir et un pantalon de camouflage qui portait ce qui m’a semblé être un fusil. Il visait les gens et tirait directement sur eux. J’en ai vu trois ou quatre tomber à terre», a-t-elle raconté.

Des vidéos amateurs montraient des scènes de chaos, avec des clients qui courent pour se mettre à l’abri, et des corps inanimés au sol.

Robert Curado a expliqué au journal El Paso Times s’être caché avec sa mère entre deux distributeurs à l’entrée du Walmart. «L’homme a essayé de me tirer de dessus, mais il m’a raté car j’ai plongé», a-t-il raconté en assurant avoir reconnu un fusil d’assaut AK-47.

Don de sang
Une fois le tireur arrêté, les clients sont peu à peu sortis de leurs cachettes, les mains en l’air pour éviter toute méprise. Les forces de l’ordre ont ensuite ratissé les commerces pour s’assurer qu’il n’y avait pas un autre tueur.

«Cette journée, qui aurait dû être normale pour des gens venus faire leurs courses, s’est transformée en l’une des plus meurtrières de l’histoire du Texas», a regretté le gouverneur de cet immense État, Greg Abbott.

«Vingt innocents ont perdu la vie», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse, en appelant la population d’El Paso à «se réunir», toutes origines confondues, pour surmonter cette «catastrophe».

Sans attendre, les habitants de cette ville située à la frontière du Mexique ont répondu massivement à un appel à donner leur sang pour les blessés, transférés dans plusieurs hôpitaux de la ville. Selon les médias, ils sont âgés de 2 à 82 ans.

Plusieurs veillées en mémoire des victimes devaient également se tenir dans la soirée, notamment dans des églises.

«Terrorisme intérieur»
Les États-Unis, où le port d’armes est légal, sont régulièrement endeuillés par des fusillades qui touchent aussi bien les écoles que les lieux de culte, de travail ou les commerces.

La tuerie d’El Paso est la 249e depuis le début de l’année ayant touché quatre personnes ou plus, selon l’ONG Gun violence archives.

Un employé du groupe Walmart avait déjà ouvert le feu mardi dans un supermarché de la chaîne, situé dans le Mississippi, tuant deux de ses collègues.

Comme après chaque bain de sang, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer une meilleure régulation du marché des armes à feu. «Il est grand temps d’agir et de mettre un terme à cette épidémie de violences liée aux armes», a ainsi tweeté le favori de la course à la primaire démocrate Joe Biden.

«L’Amérique est attaquée par un terrorisme intérieur de nationalistes blancs», a dénoncé un de ses rivals, le maire de South Bend (Indiana) Pete Buttigieg.

Le ministre de la Justice Bill Barr a promis de traduire rapidement en justice le responsable du massacre.

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