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Le Hezbollah menace Israël de représailles après une attaque au drone au Liban

Mike Pompeo en Israel
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a souligné dans un entretien téléphonique avec le premier ministre libanais Saad Hariri «la nécessité d’éviter l’escalade». Photo: Haim Zach/GPO via Getty Images

Le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah a menacé dimanche Israël de représailles après une attaque au drone armé contre le fief à Beyrouth de son mouvement, qu’une guerre dévastatrice a opposé à l’État hébreu en 2006.

Israël n’a pas confirmé cette attaque survenue avant l’aube dans la banlieue sud chiite de Beyrouth, mais l’État hébreu a annoncé avoir bombardé samedi soir des cibles en Syrie voisine pour empêcher selon lui une attaque iranienne de drones contre son territoire.

Considéré par Israël et les États-Unis comme une «organisation terroriste», le puissant mouvement armé du Hezbollah est un acteur politique majeur au Liban.

Il intervient en outre dans le conflit en Syrie en soutien au régime, aux côtés de l’Iran, un autre ennemi juré d’Israël.

«Ce qui s’est passé c’est une attaque au drone kamikaze, contre une cible dans la banlieue sud de Beyrouth», a tonné M. Nasrallah dans un discours retransmis en direct sur un écran géant, devant ses sympathisants dans ce même secteur.

Selon lui, un drone de reconnaissance a survolé la banlieue sud avant l’arrivée d’un drone armé qui a «frappé un endroit particulier», sans préciser quelle était cette «cible».

L’attaque n’a pas fait de victime mais des dégâts dans le centre des médias du mouvement selon le Hezbollah. «Je dis à l’armée israélienne aux frontières. Dès cette nuit, préparez-vous, et attendez-nous un jour, deux, trois, quatre», a martelé le chef du Hezbollah, s’exprimant sur un ton parfois colérique et en haussant le ton. «Ne vivez pas, ne vous reposez-pas, ne soyez pas rassurés, et ne pariez pas un instant que le Hezbollah va permettre (…) de telles agressions», a-t-il souligné, s’adressant «à tous les habitants de la Palestine occupée (Israël, ndlr)».

Le Hezbollah ne «permettra pas» la répétition de telles attaques au drone «quel qu’en soit le prix» et «fera tout pour les empêcher» à l’avenir.

M. Nasrallah a présenté l’attaque comme «le premier acte d’agression» d’Israël au Liban depuis la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah qui a fait 1 200 morts côté libanais et 160 côté israélien.

Depuis cette date, Hassan Nasrallah vit caché et n’est apparu que de rares fois en public. Avant son discours, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a souligné dans un entretien téléphonique avec le premier ministre libanais Saad Hariri «la nécessité d’éviter l’escalade».

Rival politique du Hezbollah, M. Hariri a dénoncé l’«agression» d’Israël. Ces dernières années, l’hostilité entre le Hezbollah et Israël s’est surtout illustrée en Syrie, déchirée depuis 2011 par une guerre complexe.

Israël y a mené plusieurs raids contre des positions du Hezbollah. Dans son discours, M. Nasrallah a affirmé que de nouveaux raids israéliens avaient ciblé samedi soir une position du Hezbollah près de Damas, tuant deux combattants. «Il n’y avait que des jeunes libanais du Hezbollah à l’endroit bombardé. C’était un endroit où ils se reposent. Ce n’était pas une position militaire».

Mais l’armée israélienne a affirmé avoir frappé près de Damas des positions de «la force al-Qods» pour prévenir selon elle une attaque de cette unité d’élite des Gardiens de la Révolution iraniens «contre des cibles dans le nord d’Israël avec des drones tueurs».

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG qui s’appuie sur un vaste réseau de sources à travers la Syrie, les frappes israéliennes ont visé des positions du Hezbollah mais aussi des forces iraniennes à Aqraba, au sud de Damas.

L’Observatoire a rapporté la mort de deux membres du Hezbollah, mais aussi d’un Iranien et de deux combattants «étrangers».

À Téhéran, un haut responsable iranien a démenti que des positions de la Force al-Qods aient été touchées.

Après les frappes en Syrie, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué une «action opérationnelle majeure», assurant que l’Iran ne jouissait «d’aucune immunité».

«Tout pays qui autorise l’utilisation de son territoire pour des agressions contre Israël devra en subir les conséquences», a-t-il mis en garde.

En Irak, la puissante force paramilitaire irakienne Hachd al-Chaabi a elle aussi accusé Israël, pour la première fois publiquement, d’être derrière une attaque de drones dimanche qui a tué un de ses combattants dans l’ouest irakien, près de la frontière syrienne. Cette force est composée de groupes armés pro-iraniens.

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