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La mobilisation des jeunes sur le climat passe de la rue à l’ONU

Plusieurs centaines de jeunes se sont réunis pour un sommet climatique au siège de l'ONU.
Une grande marche contre les changements climatiques à Montréal le 27 septembre. Photo: Archives/MARTIN OUELLET-DIOTTE/AFP

Au lendemain de la démonstration de force de la jeunesse mondiale pour le climat, plusieurs centaines de jeunes ont enfilé des habits formels samedi pour un sommet climatique au siège de l’Organisation des Nations unies (ONU), juste avant l’arrivée à New York de centaines de dirigeants mondiaux.

L’ONU a invité 500 jeunes militants ou entrepreneurs verts à participer à cette réunion d’un nouveau genre, mais certains n’ont pas pu venir en raison de visas refusés.

Le ton a été donné dès l’ouverture par le discours furieux du jeune militant argentin Bruno Rodriguez, 19 ans, leader du mouvement des grèves de l’école dans son pays.

«Le climat et la crise écologique sont la crise politique de notre époque», a-t-il lancé, avec à ses côtés le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, la militante Suédoise Greta Thunberg et d’autres jeunes conviés par l’organisation internationale.

«On entend souvent que notre génération devra résoudre les problèmes créés par les dirigeants actuels, mais nous n’attendrons pas passivement de devenir cet avenir», a poursuivi Bruno Rodriguez. «Le temps est venu que nous soyons leaders».

«Les jeunes ne pourront pas être arrêtés», a dit Greta Thunberg, 16 ans, idole de ce mouvement sans chefs des «Fridays for Future», des grèves de l’école.

Vendredi, d’un bout à l’autre de la Terre, des masses de jeunes ont manifesté pour implorer les dirigeants mondiaux de faire leurs devoirs sur le climat, avec des rassemblements recensés dans 160 pays et plus de 5000 villes, et une participation annoncée mais difficile à vérifier de quatre millions de personnes.

Les plus grandes manifestations ont été vues en Australie, à Berlin, Londres, New York et San Francisco, mais sur tous les continents, des étudiants et des enfants ont marché, pancartes à la main, alternant comme à chacune de ces grèves entre humour et réprimande contre les générations qui les ont précédés.

«Ce n’est pas assez structuré»

Dans les couloirs des Nations unies samedi matin, on croisait des jeunes en robes, en costumes-cravates, en habits traditionnels ou encore en T-shirts et casquettes.

«C’est un peu surréaliste d’être ici, car on le voit toujours dans les films!» confie à l’AFP Penny Tovar, 24 ans, influenceuse sur YouTube et Instagram.

Elle recommande sur ses chaînes des produits de beauté éco-responsables et éthiques, comme des marques de maquillage qui ont des programmes de recyclage.

Elle mangeait un croissant avant le début des séances avec Yusuf Omar, «mojo» ou journaliste mobile, 30 ans, originaire du Royaume-Uni mais «nomade». Il voyage dans le monde pour apprendre aux jeunes à raconter leurs histoires avec leurs téléphones portables.

«Nous les jeunes avons été ignorés trop longtemps. Quand on se balade dans ce bâtiment, on voit beaucoup de gens vieux et surtout des hommes en costume-cravate. Ils sont détachés de la réalité», dit Yusuf Omar. «C’est formidable d’être invités et d’aider les décideurs».

Au-delà du mécontentement, l’ONU veut promouvoir les solutions et a invité des jeunes ayant créé des start-ups.

Arrivée vendredi de l’Île Maurice, Lalita P-Junggee, 30 ans, a lancé une entreprise qui récupère des affiches publicitaires plastifiées pour en faire des sacs. Sa société gagne de l’argent. Depuis cette année, elle fabrique aussi des serviettes hygiéniques biodégradables.

«Le changement arrive», dit-elle à l’AFP. «La génération précédente a échoué car ils ont politisé la question du climat».

A la fin de la journée, le Français Côme Girschig, 24 ans, espère que les jeunes délégués parviendront à s’accorder sur une déclaration commune cristallisant les messages scandés dans toutes les langues vendredi d’un bout à l’autre de la planète.

«Ce n’est pas assez structuré», explique Côme Girschig, récemment diplômé de Sciences Po. «Il faut faire un travail pour extraire l’essence de ces revendications».

Lundi, un sommet spécial climat a été convoqué par Antonio Guterres, avec une soixantaine de chefs d’États et de gouvernements attendus à la tribune pour présenter des plans de réduction des émissions des gaz à effet de serre révisés à la hausse.

«Nous sommes toujours en train de perdre la course, nous continuons à subventionner les énergies fossiles et il y a encore des centrales au charbon», a estimé Antonio Guterres. «Mais la dynamique est en train de changer».

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