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Assange espionné par une société espagnole travaillant pour la CIA?

Julian Assange aurait été espionné par la CIA pendant son séjour à l'ambassade de l'Équateur à Londres.
Julian Assange aurait été espionné par la CIA pendant son séjour à l'ambassade de l'Équateur à Londres. Photo: Frank Augstein/AP Photo

Une société de sécurité espagnole aurait espionné Julian Assange au profit de la CIA lorsqu’il vivait dans l’ambassade d’Équateur à Londres, affirme vendredi le quotidien El Pais. La firme Undercover Global SL fait l’objet d’une enquête de la justice espagnole.

Undercover Global SL était chargée d’assurer la sécurité de l’ambassade équatorienne lorsque le fondateur de Wikileaks y était réfugié, de 2012 à avril 2019. Les employés de la firme transmettaient des rapports sur ses activités à la CIA, assure le journal.

Un juge de l’Audience nationale, haut tribunal madrilène, enquête sur cette affaire, a appris l’AFP auprès de l’un des avocats de Julian Assange. Contacté par l’agence de presse, le tribunal s’est en revanche refusé à tout commentaire.

«Il y a une enquête pénale ouverte à l’Audience nationale, mais elle est secrète […] et nous ne pouvons pas faire de déclarations sur le contenu de l’enquête au-delà de ce qui a filtré» dans la presse, a expliqué à l’AFP Aitor Martinez, qui représente le fondateur de Wikileaks.

«La fuite vient probablement d’employés» d’Undercover Global, a-t-il ajouté.

Des micros dans les toilettes

Selon El Pais, Undercover Global avait installé des micros dans les extincteurs de l’ambassade ainsi que dans les toilettes des femmes. Les avocats d’Assange s’y réunissaient par crainte d’être espionnés.

La société aurait également installé un système permettant aux États-Unis de suivre tous les enregistrements en direct.

Selon El Pais, la CIA a ainsi été informée en décembre 2017 d’une réunion entre Assange et le chef des services secrets équatoriens pour organiser son transfert vers un autre pays grâce à un passeport diplomatique.

Les avocats de Julian Assange avaient déposé, fin avril, une plainte contre un groupe d’Espagnols accusés d’avoir exercé un chantage sur l’activiste via des vidéos et des documents obtenus pendant son séjour à l’ambassade.

Crainte d’être extradé

En 2012, l’Australien de 48 ans s’était réfugié dans l’ambassade d’Équateur à Londres pour éviter d’être extradé vers la Suède, où il faisait l’objet de poursuites pour viol. Cette affaire, depuis, a été classée. M. Assange craignait aussi que cela ne mène à une extradition vers les États-Unis, en raison de la publication de documents secrets américains par son site internet.

Après sept ans passés dans la représentation diplomatique équatorienne, Julian Assange en a été délogé par la police britannique le 11 avril, avec l’autorisation de Quito.

Il a été condamné début mai par un tribunal londonien à 50 semaines de prison pour violation des conditions posées à sa liberté provisoire.

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