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Missouri: un homme malade condamné à mort est exécuté

Missouri: Russell Bucklew
Russell Bucklew Photo: AFP/Département de l'administration pénitentiaire du Missouri
Rédaction - Agence France-Presse

Un condamné à mort américain atteint d’une pathologie rare a été exécuté mardi soir dans l’État américain du Missouri, malgré les craintes que l’injection létale ne lui cause d’atroces souffrances.

Russell Bucklew avait été condamné à la peine capitale pour avoir tué en 1996 le nouveau petit ami de son ex-compagne, puis enlevé et violé cette dernière.

Agé de 51 ans, il souffrait d’angiomes caverneux — une malformation vasculaire qui gêne sa respiration — et vivait depuis un an avec une trachéotomie.

Selon ses avocats, son état de santé risquait de transformer son exécution en une séance de torture.

«Russell risque de tousser et de s’étouffer dans son propre sang», avaient-ils écrit au gouverneur du Missouri en lui demandant de commuer la peine du condamné en prison à vie.

Le républicain Mike Parson, un partisan de la peine de mort, avait rejeté leur requête dans la matinée.

«Russell Bucklew a été exécuté (…). Il a été prononcé mort à 18h23», à Bonne Terre, dans le Missouri, a simplement indiqué dans un communiqué transmis à l’AFP l’administration pénitentiaire de cet État conservateur, sans donner de précisions sur d’éventuelles complications survenues au moment de l’exécution.

Russell Bucklew est devenu le 17e condamné exécuté depuis le 1er janvier aux États-Unis.

Les autorités du Missouri avaient déjà fixé à deux reprises des dates pour son exécution, en 2014 et 2018. La Cour suprême des États-Unis, saisie en urgence, avait suspendu la procédure à la dernière minute, avant de se pencher sur le fond du dossier.

Dans ce cadre, d’anciens bourreaux avaient, fait rare, apporté leur soutien à Russell Bucklew, expliquant vouloir épargner à leurs collègues les affres d’une exécution ratée.

«Être face à un détenu et lui prendre sa vie est un lourd poids à porter», avaient-ils écrit à la Cour. «Quand, comme ici, une exécution a peu de chances de bien se passer, la charge devient insoutenable.»

En avril, le temple du droit américain avait rejeté ces arguments.

Les sages ont jugé, à une courte majorité, que la Constitution «ne garantissait pas une mort sans douleur» aux condamnés, mais interdisait seulement «d’ajouter» une souffrance à celle nécessaire pour mener leur exécution à bien.

Les quatre juges progressistes ont refusé de s’associer à cette décision. «Exécuter Bucklew en l’obligeant à s’étouffer avec son propre sang excède les limites des normes de ce qui est civilisé», a écrit le juge Stephen Breyer en leur nom.

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