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La Maison-Blanche a gelé une aide militaire américaine au Liban

Le numéro trois de la diplomatie américaine, David Hale Photo: Chip Somodevilla/Getty Images
Rédaction - Agence France-Presse

La Maison-Blanche a gelé depuis l’été dernier une aide militaire au Liban, sans fournir de raison au reste de l’administration américaine, a confirmé un haut responsable du département d’État.

Interrogé à huis clos le 6 novembre par la commission parlementaire qui a engagé une procédure de destitution contre Donald Trump, le numéro trois de la diplomatie américaine, David Hale, est revenu sur les conditions dans lesquelles il appris, au tout début de l’été, qu’une aide militaire à l’Ukraine avait été suspendue par la présidence des États-Unis — un sujet au coeur des soupçons des démocrates.

«Le paquet d’aide au Liban avait aussi été suspendu de la même manière», a-t-il déclaré, selon la retranscription de l’audition rendue publique lundi soir.

«Selon des informations qui me sont parvenues à partir de fin juin, un gel avait été décidé sur l’assistance à l’Ukraine et sur l’assistance militaire au Liban, sans explication», a ajouté le sous-secrétaire d’État pour les affaires politiques.

S’agissant du Liban, «le gel n’a toujours pas été levé», a-t-il dit le 6 novembre.

Il a ajouté n’avoir reçu aucune justification, ni formelle ni informelle, évoquant seulement «des divergences d’opinions» au sein de la direction de la Maison-Blanche chargée du Budget. Il a également fait état d’un «différend au sujet de l’efficacité de l’aide», mais le reste de sa réponse est caviardé dans la transcription.

L’administration Trump est déterminée à exercer une «pression maximale» sur l’Iran. Au Liban, cela se traduit notamment par un soutien à l’armée libanaise pour tenter d’isoler le mouvement chiite Hezbollah, allié de Téhéran et considéré par Washington comme une organisation terroriste, mais qui siège au sein du gouvernement à Beyrouth.

Le gel de l’aide a été décidé avant l’actuelle crise politique qui, sous la pression des manifestations anticorruption, a vu la démission du premier ministre libanais Saad Hariri, un allié des Occidentaux.

Deux élus démocrates, dans une récente lettre à la Maison-Blanche, ont rapporté que ce «gel inexpliqué» concernait 105 M$ d’aide au Liban déjà approuvée par le Congrès américain, comprenant des véhicules militaires, des armes et des munitions.

Une armée libanaise «plus efficace est clairement dans l’intérêt des États-Unis et du Liban», ont écrit Eliot Engel, président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, et Ted Deutch, à la tête de sa sous-commission pour le Moyen-Orient. Ils ont souligné les «menaces imminentes» auxquelles est confronté Beyrouth, d’une «résurgence» des groupes jihadistes État islamique et Al-Qaïda à un Hezbollah «toujours plus fort».

 

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