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Trump adopte un ton plus grave et appelle à l’unité face au coronavirus

Trump économie coronavirus
Le président américain, Donald Trump Photo: Olivier Douliery/AFP

Après une série de mesures en ordre dispersé des États américains et de consignes confuses émanant de la Maison-Blanche, le président Donald Trump a appelé mardi à l’unité de la première puissance mondiale face à la propagation du coronavirus, promettant de mettre de côté les rivalités politiques.

Lundi encore, le président américain recommandait aux États et autorités locales de restreindre les rassemblements à 10 personnes et de limiter cafés et restaurants à la vente à emporter — tout en soulignant qu’il ne s’agissait que de recommandations et que les États n’étaient «pas encore» tenus de s’y plier.

Mais mardi, alors que le nombre de cas confirmés aux États-Unis approchait les 6000 — dont 105 morts, selon l’université Johns Hopkins — la Maison-Blanche, qui a dévoilé des aides massives pour l’économie, a changé de ton.

«Chaque maire et chaque gouverneur doit appliquer les recommandations émanant de la Maison-Blanche et du président des États-Unis», a déclaré Deborah Birx, qui coordonne le dossier coronavirus à la Maison-Blanche.

«Je ne suis pas content des États» qui ne suivent pas les recommandations, a renchéri M. Trump. «On a été très dur avec ces États.»

Lui qui a longtemps minimisé l’épidémie a également adopté un ton plus grave. «Nous voulons sauver le maximum de vies. On récupérera tout le reste, mais on ne récupérera pas une vie».

Après avoir d’abord regardé de loin les restrictions instaurées en Chine puis par différents pays européens, les gouverneurs des États et territoires américains, et plusieurs maires de grandes villes, avaient jusqu’ici annoncé des mesures extrêmement diverses, parfois incohérentes.

Exemple: alors que New York et le Massachusetts annonçaient ce week-end la fermeture des cafés et restaurants, sauf pour la vente à emporter, le gouverneur de l’Oklahoma, Kevin Stitt, tweetait joyeusement une photo de lui et sa famille dans un restaurant plein à craquer, comme pour appeler à suivre son exemple.

Les États avaient aussi fixé des limites différentes aux rassemblements: New York et l’État de Washington interdisaient encore lundi les rassemblements de plus de 50 personnes, tandis que le Nebraska, un État beaucoup plus rural, les limitait à 10 personnes.

«Il y a toute une foule de mesures prises à travers le pays — c’est le chaos», déplorait lundi Andrew Cuomo, gouverneur de l’État de New York, l’un des plus touchés par l’épidémie.

«Nous recevons des messages confus, non directifs, du gouvernement fédéral au moment où nous aurions le plus besoin de consignes précises et explicites», indiquait aussi Irwin Redlener, professeur de santé publique et directeur du Centre national de préparations aux catastrophes de l’université Columbia.

Mardi, face à cette crise historique, tant la Maison-Blanche que les gouverneurs ont semblé décidés à surmonter l’ultra-polarisation qui caractérise le pays depuis 2016, exacerbée par la campagne pour la présidentielle de novembre.

«Il y a un excellent esprit, aussi bien chez les républicains que chez les démocrates», a souligné le président américain. «Il y a beaucoup de choses que je n’avais pas vues depuis presque trois ans et demi».

«Je vais travailler avec le gouverneur Cuomo et le gouverneur (de Californie Gavin) Newsom», deux puissants gouverneurs démocrates particulièrement critiques de son gouvernement, a-t-il ajouté.

Même volonté de coopération chez M. Cuomo, alors que le nombre de cas dépassait les 1500 dans son État — dont 13 morts — et que le maire de New York demandait à ses 8,5 millions d’habitants de «se préparer» à l’éventualité d’une mesure de confinement général.

«J’ai dit au président (Trump), un New-Yorkais, je lui ai tendu la main comme un partenaire, je veux que nous travaillions ensemble à 100%», a déclaré le gouverneur new-yorkais.

Face au coronavirus, «nous ne sommes ni démocrates, ni républicains, nous sommes Américains», a-t-il ajouté. «Cette hyper-susceptibilité politique, se dresser les uns contre les autres, nous n’avons pas le temps pour ça».

M. Redlener, de l’université Columbia, espère que ce début de rapprochement sera un des effets bénéfiques à long terme de cette crise.

«Peut-être cela va nous aider à être plus unis face à notre ennemi commun», nationalement et internationalement, a-t-il indiqué. «C’est très similaire au changement climatique, et cela facilitera peut-être les discussions là-dessus aussi».

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