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La situation s’améliore à New York malgré un nombre record de morts

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Personnel médical à New York pendant l'épidémie de coronavirus Photo: Misha Friedman/Getty Images
Rédaction - Agence France-Presse

La situation s’est améliorée jeudi dans les hôpitaux de New York, signe que la pandémie de coronavirus aborde peut-être un tournant aux États-Unis, mais les autorités préviennent que le retour à la normale n’est pas imminent, le pays restant vulnérable à une deuxième vague du coronavirus.

Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a annoncé un nouveau record du nombre de décès dans son État, 799 en 24 heures, soit presque autant que des pays entiers comme l’Italie ou l’Espagne au pire de leurs épidémies.

Mais ces morts sont les malades d’hier. À l’inverse, jamais aussi peu de nouveaux patients n’avaient été hospitalisés et admis en réanimation depuis le début de la crise: moins de 100 en soins intensifs dans tout l’État ces dernières 24 heures. Ce qui devrait mécaniquement «aplatir» la courbe des morts dans les prochaines semaines.

Les pénuries de lits d’hôpitaux prévues par divers modèles ont été évitées, a souligné Andrew Cuomo, mais il a répété que la guerre n’était pas terminée.

«Nous ne sommes pas sortis d’affaire», a dit le gouverneur.

Le confinement continue à New York

Il n’y aura pas de levée brusque du confinement décrété il y a 18 jours. Son État passera du rouge à l’orange et non directement au vert, a-t-il dit. Il faudra d’abord tester des millions de salariés et de travailleurs pour décider qui a eu le coronavirus et est immunisé, mais la capacité de test n’est pas encore à l’échelle.

Les yeux sont également tournés vers le New Jersey, la Louisiane ou le Michigan, où le virus a tué des milliers de personnes.

Le président Donald Trump est cependant pressé de rouvrir le pays et faire repartir une économie sinistrée. Son secrétaire au Trésor a jugé jeudi que les entreprises pourraient sans doute «redémarrer» en mai.

Mais le pays devra s’armer de patience, martèlent experts et responsables publics, et la population changer durablement ses habitudes tant qu’il n’y aura pas de vaccin, afin de se préparer à répondre à une deuxième vague – puisque le coronavirus n’aura pas disparu.

Les États-Unis, grands comme un continent, ne sont pas frappés avec la même intensité partout. La ville de Washington, 350 km au sud de New York, a été jusqu’ici relativement épargnée, par exemple. Le modèle utilisé par les autorités de la capitale prévoit un pic… seulement à la toute fin du mois de juin.

Le modèle le plus cité (IHME), qui prend en compte comment l’épidémie a évolué en Chine et en Europe, a ces derniers jours revu à la baisse plusieurs fois le bilan estimé de la première vague aux États-Unis: de 93 000 à 82 000 puis à 60 000 décès.

Le «pic» américain serait atteint ce week-end, selon ce modèle utilisé notamment à la Maison-Blanche, mais considéré comme trop optimiste par certains États, qui préfèrent marier plusieurs modèles, à la façon des prévisions météorologiques, aucun modèle n’étant parfait.

«C’est grâce aux Américains qui font du bon boulot. Distanciation sociale, etc. Continuez!» a tweeté Donald Trump.

À quand le déconfinement? Pas avant juin, a prévenu le maire de New York, Bill de Blasio, jeudi.

État par État

Il sera graduel et régional, a expliqué Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses, membre du groupe de travail de la Maison-Blanche qui conseille Donald Trump sur l’épidémie.

D’abord parce que les ordres de confinement ont été décrétés État par État, par les gouverneurs, et non nationalement par le président, qui n’a émis que des consignes de distanciation et de télétravail jusqu’au 30 avril.

Mais aussi, et surtout, car il y a des poches où le nombre de nouveaux cas double encore tous les deux jours.

Alors que la Californie, par exemple, après avoir craint le pire, a été suffisamment rassurée pour commencer à faire don à d’autres États de respirateurs artificiels et d’équipements médicaux. L’État de Washington, qui enregistra le premier cas de Covid-19 le 21 janvier, a fermé mercredi l’hôpital temporaire que l’armée avait installé, afin que d’autres États puissent en bénéficier.

Plutôt qu’un retour à la vie d’avant, il faut se préparer à une «nouvelle normalité», disent des experts.

«Tant que la plupart des gens n’ont pas d’immunité, reprendre nos activités normales fera repartir à toute vitesse les contagions», a écrit Tom Frieden, ancien patron des Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC).

Il propose des conditions à tout déconfinement: des tests de dépistage largement disponibles; des plans pour isoler les malades, et retracer et placer en quarantaine leurs contacts; et une mise à niveau générale des hôpitaux pour encaisser toute future vague.

«Nous devrons rouvrir le robinet graduellement plutôt que d’ouvrir en grand les vannes d’un coup et de risquer une explosion de nouveaux cas», écrit-il sur le site Think Global Health.

Les restaurants pourraient avoir à rouvrir avec un nombre limité de tables, les écoles pourraient ne pas toutes rouvrir en même temps.

Les Américains pourront peut-être prendre des vacances cet été, a dit Anthony Fauci, sur CBS, mais à condition de continuer la distanciation sociale. Il suggère même, à moitié sérieusement, que les Américains abandonnent la pratique de se serrer la main.

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