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Un génocide est un génocide!

Si vous ignorez encore l’histoire du génocide arménien, «Le génocide arménien… 100 ans de solitude» est un documentaire incontournable pour vous ouvrir les yeux sur ce massacre occulté, et ce, même un siècle plus tard!

Ce documentaire coscénarisé par l’animateur de Radio-Canada Patrick Masbourian et diffusé récemment par ICI RDI a réussi le défi d’énumérer les causes et les conséquences de cette tragédie.

Même si Patrick Masbourian est un Arménien descendant d’un survivant du génocide de 1915, il s’est déplacé en Turquie et en Arménie pour comprendre ce qui s’est passé exactement il y a un siècle, et pour verbaliser les tenants et aboutissants de cette affaire non résolue.

En effet, le 24 avril marque le centenaire du début du génocide arménien. Ce jour-là, en 1915, a débuté un voyage infernal où plus d’un million d’Arméniens ont péri à la suite de déportations, de famines ou de massacres.

Si les Arméniens sont convaincus que le génocide est du réel, les Turcs essayent de se convaincre qu’il n’a jamais eu lieu. Pire, pour eux, le massacre arménien n’a rien à voir avec la Turquie moderne, car il s’agit de l’une des erreurs de la Première Guerre mondiale, un conflit planétaire où tout le monde a souffert. Le génocide serait donc une conséquence malheureuse de cette guerre!

Le voyage entrepris par M. Masbourian donne la parole au négationnisme turc. Avec délicatesse, il explique comment les Turcs se sont drapés dans les circonstances «atténuantes» d’un pays qui fait tout pour sa survie pendant une Première Guerre mondiale où les faibles n’avaient pas de place. Un pays pris dans un cycle de peur de ses minorités, les Arméniens, au point de les jeter dans le désert, cette marche funèbre vers la Syrie qui les a décimés.

M. Masbourian a aussi donné la parole à des Trucs qui refusent le déni et qui veulent que leur pays reconnaisse le génocide pour tourner cette page douloureuse, une bonne fois pour toutes. Il prend ensuite le temps de dresser le portrait d’une Arménie qui est passé à autre chose, un pays où la reconnaissance du génocide n’est pas prioritaire et où un autre exil se poursuit, surtout chez les jeunes qui veulent quitter une contrée pauvre et corrompue où il n’y a pas grand-chose à faire.

Malgré la fatalité géopolitique d’un génocide qui risque de ne jamais être reconnu par la Turquie, ni d’ailleurs par les États-Unis, la Grande-Bretagne et Israël, une lueur d’espoir jaillit de la quête de M. Masbourian.

Au détour d’une question sur le déni turc face au génocide arménien, l’animateur de Radio-Canada s’est fait taquiner par son célèbre compatriote Charles Aznavour, qui lui a lancé en guise de réponse: «S’ils n’aiment pas le mot génocide, qu’ils en trouvent un autre. Moi, j’en ai trouvé un autre, j’appelle ça un massacre génocidaire. Hein, ce n’est pas un génocide!»

À voir!

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