Soutenez

Réplique à Frédéric Bérard

Photo: Mario Beauregard / Métro

Ce texte écrit répond à la chronique «Le grand déblocage du PQ» de Frédéric Bérard, publiée mercredi, qui critiquait Paul St-Pierre Plamondon, candidat à l’investiture du PQ dans Prévost, pour sa parodie de Rocky IV mise en ligne il y a quelques jours.

Frédéric Bédard qualifie de «pitrerie» ma dernière vidéo inspirée du film Rocky IV portant sur ma campagne électorale dans Prévost. Il la compare à «un show de télé-réalité pour débiles légers», affirme qu’elle jette un discrédit sur toute la classe politique (rien de moins) et énonce que les Lévesque, Trudeau et Parizeau n’auraient jamais osé se comporter de la sorte. L’analyse de Bérard fait fausse route et omet plusieurs faits importants.

Ma parodie de l’entraînement de Rocky en Sibérie visait certes à divertir pour ainsi attirer l’attention sur un scrutin déterminant qui aura lieu dans quelques mois au Québec. Avec 2 500 mentions «j’aime» et 133 000 visionnements, cet objectif est atteint et, contrairement à ce qu’affirme M. Bérard, ces personnes ne sont pas des «débiles légers» mais bien des gens heureux de voir une approche différente et rafraîchissante en politique. Ce que M. Bérard omet de dire, c’est que la vidéo se termine par un message politique important : maintenant que j’ai monté à pied le mont Olympia et capté votre attention, je vous demande trois minutes par semaine pour vous parler de contenu politique et des propositions respectives de chaque parti. La réponse des internautes a été très positive et ma première vidéo de trois minutes, qui porte sur la démocratie, a été publiée hier avec succès.

Je fais régulièrement du porte-à-porte dans Prévost et le message des électeurs est unanime : ils trouvent la politique drabe, n’aiment pas les politiciens qui ont peur du risque au point de ne pas être authentiques, en ont marre d’entendre parler uniquement de sondages et sont encore plus exaspérés des chicanes et des attaques entre politiciens (le ton de la chronique de M. Bérard est d’ailleurs un exemple frappant de ce dont la population ne veut plus). En utilisant l’humour et le narratif d’un classique des années 1980, mon film transporte la politique dans un autre registre.

La critique sur les dangers de la politique-spectacle n’est pas sans mérite, mais je crois que l’originalité peut servir à amener la population à s’intéresser au contenu politique. Contrairement à ce qu’énonce Bérard, Parizeau a mis ses gants de boxe au référendum de 1995, Lévesque jouait au billard devant les kodaks et Trudeau père multipliait les stunts pour attirer l’attention médiatique. Intéresser les gens aux enjeux de société par des moyens originaux a toujours fait partie intégrante de la politique; plus de rigueur dans son analyse aurait été appréciée sur ce point.

En 2018, les gens voteront à juste titre pour le changement, et si on veut incarner du changement en politique, il faut innover. Si un peu de créativité peut permettre de rebâtir un lien avec les électeurs et de politiser des gens qui, autrement, ne se seraient pas intéressés au débat politique, pourquoi pas? Tant pis pour ces quelques détracteurs qui n’ont pas de sens de l’humour et qui continueront de prôner une politique statique et éloignée de la population.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.