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Un vrai métier!

Photo: Denis Beaumont/Métro

Je suis un peu déçu parfois – bien que ma bonne humeur prenne toujours le dessus – quand je vois que le métier de cuisinier n’est pas reconnu, selon moi, à sa juste valeur.

Je suis pour le développement des restaurants, qui permet aux gens de vivre des expériences diverses et variées, mais je suis aussi surpris de voir que des restaurants naissent, mais surtout disparaissent, faute de personnes compétentes à leur tête. Quand je parle de personnes compétentes, je parle de celles qui aiment faire plaisir, aiment faire à manger et aiment partager.

Ce n’est pas une tempête dans un verre d’eau, c’est une constatation. En fait, c’est un peu la pointe de l’iceberg et plutôt que de me plaindre, je préfère avertir.

Je m’explique : ce que je constate, c’est que, pour les jeunes d’aujourd’hui, qui se lancent dans le difficile – mais passionnant – métier de la restauration, il ne suffit plus de savoir faire de la bonne cuisine. Il faut aussi se battre pour convaincre banques et institutions variées que notre projet tient la route et qu’il ne sera pas assimilé – même avant d’avoir été défendu – aux nombreux établissements qui ne durent que quelques mois.

Jusque-là, vous me direz, rien d’exceptionnel, c’est pareil pour tout le monde. Si on se veut entrepreneur, il faut avoir un talent particulier, mais aussi savoir gérer.

En revanche, ce que je regrette, c’est que notre noble métier ne soit pas considéré à sa juste valeur et que trop nombreux soient ceux qui oublient que c’est le nerf du succès. Sans bon cuisinier, le restaurant ne marchera tout simplement pas. On l’oubliera vite, mais pas ceux qui ont aidé à sa création, notamment les banques, et le prochain entrepreneur sera pénalisé pour les erreurs du mauvais prédécesseur.

Bref, si j’encourage toujours la relève à se distinguer, à croire en ses rêves et à se lancer, je ne peux que les prévenir de ce risque qui les guette.

Être cuisinier, encore plus chef, c’est un métier, un merveilleux métier, mais dur, extrêmement dur.

Alors, mon message, si message il y a, c’est de prier les institutions, et notamment les institutions financières, d’armer chacun des candidats habilement et intelligemment pour – si nécessaire – les obliger à faire aussi bien leurs devoirs de gestionnaires que ceux de cuisiniers, sans que l’un ne soit l’ennemi de l’autre.

Je ne suis pas un homme de règles, mais il me semble que certaines lacunes pourraient être comblées.

Mais là, c’est un autre long débat.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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