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Les travailleurs devront être de plus en plus qualifiés

décrochage

Emploi-Québec vient de produire un diagnostic de la demande de main-d’œuvre qui révèle l’importance de la qualification.

J’étais conseiller d’orientation dans les années 1990, alors que le chômage des jeunes a atteint 16 %, voire 18 %. Bien des étudiants craignaient de ne pas trouver d’emploi après leurs études. Ils venaient me consulter, plus ou moins anxieux, en posant souvent la même question : pour quel emploi devrais-je acquérir de la formation si je ne veux pas devenir un chômeur diplômé? Aujourd’hui, cette question ne se pose plus avec la même acuité. Bien sûr, les perspectives d’emploi sont toujours un sujet d’actualité, mais comme l’indique une récente étude d’Emploi-Québec, la situation s’est bien améliorée.

Intitulée État d’équilibre du marché du travail – diagnostic pour 500 professions, l’étude dresse un portrait global du marché de l’emploi québécois. Au cours des 7 prochaines années, la génération des baby-boomers se retirera du marché du travail, créant un nombre jusque-là inégalé d’emplois à pourvoir. Emploi-Québec prévoit la création de 1 428 000 nouveaux postes, surtout de 2019 à 2024. Résultat : en 2026, on comptera 4 384 000 emplois au Québec, un sommet historique.

Malgré ce qu’on craint parfois, Emploi-Québec ne prévoit pas un déséquilibre massif : il y aura suffisamment de diplômés et d’immigrants pour occuper tous ces emplois. Évidemment, certaines occupations auront plus de difficulté que d’autres à recruter du nouveau personnel.

On estime qu’au Québec, la majorité des professions, soit 387 sur 500, seront en équilibre en 2021 et offriront de bonnes perspectives d’emploi.

Dans son diagnostic, Emploi-Québec retient 25 de ces occupations, qui présenteront donc d’excellentes perspectives d’emploi. Lorsqu’on en lit la liste, on n’y trouve aucune surprise. Ainsi, les occupations les plus courues au cours des sept prochaines années appartiennent surtout au secteur de la santé (pharmaciens, médecins, infirmières et technologues de la santé), au domaine de l’informatique (analystes, programmeurs, gestionnaires de services), ainsi qu’à la finance et à la fabrication.

Pour l’ensemble du Québec, l’étude retient également 387 occupations où l’offre et la demande de main-d’œuvre seront plus ou moins en équilibre. Elles présenteront donc de bonnes perspectives. On estime que seulement 12 professions afficheront de pauvres perspectives d’embauche à court et moyen terme en raison d’un surplus de main-d’œuvre.

Dans l’ensemble, les possibilités­ d’emploi sont donc très intéressantes pour les jeunes. Le problème n’est plus là. Ce sera plutôt leur qualification qui posera problème. En effet, ces nouveaux emplois demanderont plus de qualifications que jamais. Un diplôme collégial technique deviendra le minimum requis pour satisfaire les attentes des employeurs. Plusieurs des emplois prometteurs exigeront de hautes études universitaires­.

Or, le taux de décrochage au secondaire reste obstinément élevé depuis des années, créant un surplus potentiel de main-d’œuvre pour les emplois exigeants peu ou pas de qualifications. Par ailleurs, plusieurs programmes permettant d’acquérir de bonnes qualifications sont souvent boudés par les jeunes, par exemple les techniques physiques (génie industriel, électrique, etc.).

Il faut donc encourager nos jeunes à choisir leur formation avec soin et à bien se qualifier s’ils désirent profiter des très bonnes perspectives à venir.

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