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À Montréal, beaucoup font les frais de l’actuelle pénurie de logements. Il devient vite angoissant de chercher sans trouver, un appartement qui soit à la fois abordable et convenable. Pour ceux qui ont des chiens et des chats, une difficulté supplémentaire se dresse: les baux résidentiels interdisant les animaux.

Non seulement ces interdictions sont fréquentes, mais dans le cas des chiens, il s’agit même de la norme.

Pourtant, ces interdictions sont difficilement défendables. Les animaux ne génèrent pas nécessairement plus de problèmes que les humains, et dans tous les cas, qu’il y ait un animal ou pas, les locataires sont tenus d’entretenir leur logement. Alors pourquoi discriminer des gens en anticipant des scénarios négatifs dans lesquels leurs animaux causeraient du trouble? Pour diminuer les risques? À ce rythme-là, on pourrait dresser une longue liste de choses potentiellement dérangeantes et nuisibles dans un appartement, et il y en aurait plusieurs qui seraient bien plus risquées que la présence d’un animal.

Si ce type d’interdictions est aussi commun, c’est essentiellement parce que les animaux n’ont pas le statut qu’ils devraient avoir. Pour certains, ils continuent d’être considérés comme un bien parmi d’autres. Et ce, même si depuis 2015, les animaux ne sont juridiquement plus classés dans la catégorie des «biens meubles». Ils sont désormais reconnus comme des êtres doués de sensibilité.

Mais avec l’interdiction d’animaux inscrites dans de nombreux baux, c’est bel et bien au statut d’objet qu’on les confine. Comme s’il suffisait au locataire qui cherche un logement de s’en débarrasser comme on se débarrasse d’un vieux sofa.

L’autre grande injustice provoquée par ces clauses n’autorisant pas les animaux, est qu’elles pénalisent majoritairement les familles à faible revenu. Puisque ces familles ou ces personnes ont un budget plus restreint pour le loyer, ce sont elles qui se voient, dans bien des cas, contraintes de se départir d’un animal. Et pour beaucoup, c’est carrément un membre de la famille qu’elles doivent abandonner.

La législation dans ce domaine doit impérativement changer. Et il n’y a pas à passer par quatre chemins: ces interdictions d’animaux dans les baux ne doivent plus être autorisées. Cette solution est tout à fait à notre portée, et elle est la plus juste envers ceux qui sont les plus vulnérables dans ces situations, c’est-à-dire les familles à qui un choix déchirant est imposé, et les animaux abandonnés qui écopent d’un séjour en cage, dans des refuges surpeuplés. Il n’y a pas à dire, le stress et les bouleversements vécus de part et d’autre n’ont plus lieu d’être.

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