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La collectivité non rentable

Montréal
Gabrielle Brassard-Lecours - Métro

Sans grande surprise, nous avons récemment appris que la mise en place de la fameuse ligne rose allait coûter plus cher que prévu. Comme tous les chantiers de l’histoire de Montréal. Mais cela pose une question plus large: les projets collectifs ont-ils vraiment un prix?

Ainsi donc, la facture de la ligne rose s’élèvera jusqu’à 24 G$, soit de trois à quatre fois plus qu’il avait été annoncé au cours de la campagne électorale de Valérie Plante. Pas de quoi être indigné, sachant que des dépassements de coûts ont lieu chaque fois qu’il y a un chantier à Montréal.

Des exemples? Le nouveau Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) a coûté près de 4 G$ en partenariat public-privé, sans compter les retards et les rénovations déjà nécessaires.

Le métro de Montréal, incluant tous les prolongements et les travaux, est aujourd’hui évalué à 21 G$.

La nouvelle maison de Radio-Canada coûtera 287 M$.

Le parc du Mont-Royal, conçu par l’architecte américain Frederick Law Olmsted (également concepteur du Central Park à New York), a sûrement coûté très cher à l’époque, tout comme les espaces pour la vie, dans l’est de la ville (Planétarium, Insectarium, Biodôme et Jardin botanique).

Oui, c’est cher, et en grande partie de l’argent public… mais combien de millions de personnes profitent de tous ces services chaque jour?

Oui, c’est cher, et en grande partie de l’argent public… mais combien de millions de personnes profitent de tous ces services chaque jour?

Ils ont leurs travers, bien sûr, et on peut critiquer la gestion de ces infrastructures et de ces espaces, mais il est indéniable qu’en tant que société, nous bénéficions collectivement des services qu’ils offrent.

Qu’il s’agisse d’un lieu d’enseignement offrant des soins à la fine pointe de la technologie (CHUM), d’un moyen de transport quotidien, écologique et pratique (métro), d’une source fiable et rigoureuse d’information qui permet de dénoncer des injustices et de servir l’intérêt public (Radio-Canada), ou encore, d’une véritable oasis de fraîcheur et de verdure en plein milieu de la ville ou de musées remplis d’étoiles, d’animaux, d’insectes, de plantes et de fleurs, inégalés ailleurs.

Dépassements de coûts

Le truc que je donnerais à l’administration de la Ville serait d’anticiper les dépassements de coûts pour éviter le mécontentement populaire et pour qu’on puisse profiter à loisir du projet une fois qu’il est terminé. Pourquoi ne pas annoncer dès le départ, quand un nouveau projet est inauguré, qu’il coûtera beaucoup plus cher que prévu, qu’il sera livré avec du retard et qu’il faudra effectuer des travaux très coûteux pour l’entretenir?

Ainsi, on ne créera pas d’attentes.

Au contraire, si le projet coûte moins cher que prévu et s’il est prêt à temps, les Montréalais seront agréablement surpris et se plaindront certainement moins au lieu d’envoyer une salve de commentaires incluant «mes taxes». Quoique… il est toujours surprenant, même quand ça va comme sur des roulettes, de constater à quel point on trouve le moyen de «chialer».

Mais ça, c’est une autre histoire.

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