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Prenez garde à votre nombril

Bannière web du chroniqueur Alain Samson pour le journal Métro
Photo: Métro

Se pourrait-il que, trop préoccupé par notre propre nombril, nous en venions à monter en épingle ce qui nous arrive sans faire la part des choses?

La semaine dernière, j’étais sur la Côte-Nord pour offrir deux formations. Le jour de mon retour, mon amoureuse me fait part de problèmes à la maison: un des puits de lumière fuit et la peinture d’un mur commence à écailler. Du coup, ma bonne humeur s’obscurcit.

Il est entendu que ça va prendre des professionnels pour régler le tout et que cela engendra des coûts. Si au moins la vie était un long fleuve tranquille et qu’elle nous évitait de tels désagréments.

J’arrive à l’aéroport. Devant moi, une famille part pour la Floride. La dame est en fauteuil roulant. Une septicémie a eu pour conséquence l’amputation de ses deux jambes. Le fils est visiblement handicapé et le père pousse allègrement son fauteuil roulant.

Et le trio chantonne, visiblement heureux d’avoir la chance de partir en vacances.

Du coup, je m’en veux. Et dire que je m’en faisais pour une simple fuite et quelques travaux de réparation à la maison. Je ne me rappelais pas à quel point j’étais chanceux.

De retour chez moi, je consulte les nouvelles en ligne pour apprendre qu’une chanteuse que j’écoutais abondamment pendant ma jeunesse souffre de la maladie d’Alzheimer et que, malgré sa perte de contact avec la réalité, elle continue néanmoins de chantonner six heures par jour.

Ça n’est pas sans me rappeler ma mère qui, l’an dernier, a fait une chute et s’est du jour au lendemain retrouvée paralysée pour le reste de ses jours.

Cet après-midi, je vous écris face à ce mur marbré des résidus de l’hiver et ces cloques de peintures qui pointent. Je sais qu’un spécialiste passera cette semaine et que, avant l’été, le mur sera flambant neuf. Et je me trouve chanceux.

Mais qu’en est-il de vous? Se peut-il que, trop préoccupé par les désagréments passagers de la vie, vous ayez perdu votre vision périphérique et que vous ne soyez plus conscient de la chance que vous avez d’être dans votre situation?

Pour éviter que cela ne se produise, assurez-vous de ne pas rester concentré sur votre seul nombril. Soyez conscient de ce qui se passe autour de vous. Vous en retirerez de la gratitude face à la vie et vous réaliserez que bon nombre de vos catastrophes ne sont que des ennuis temporaires et que, demain, il fera beau.

Évitez de confondre les aléas de la vie quotidienne avec des situations inextricables. Vous vous en sortirez.

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