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La peur de l’autre

Bannière web du chroniqueur Alain Samson pour le journal Métro
Photo: Métro

Comment se fait-il que dans certains milieux de travail, on craigne l’arrivée de nouvelles personnes?

Parce que ces nouveaux employés ne leur ressemblent pas complètement, plusieurs ont tendance à saboter leur arrivée. Pourtant, ces nouvelles têtes pourraient les aider à relever les défis démographiques et à conquérir de nouveaux marchés. Pourquoi se sentir menacé par l’arrivée d’autres personnes?

Je termine actuellement la réédition du livre Mon équipe est multicolore, mais je suis daltonien, et voici, pour répondre à cette question, un extrait de ce livre: «La peur de l’échec. La peur de voir se créer des clans opposés dans l’organisation. La peur de constater que ce nouvel arrivant est meilleur que soi. La peur de devoir quitter le confort de l’immobilisme si l’avènement de la diversité amène des remises en question.»

Nous préférons rester en groupe homogène alors que le monde change et que la meilleure manière de gagner les futurs paris économiques implique de nous ouvrir et de nous entourer de personnes qui nous aideront à relever les défis de demain. Tel un enfant, on pense que si on retient notre souffle assez longtemps, la crise finira par passer et qu’on pourra revenir à la normale par la suite. Mais ça n’arrivera jamais!

Le Québec a besoin de développer de nouveaux marchés, tant à l’interne qu’à l’externe. Et si nous nous entêtons à le faire avec des équipes constituées à 100% de Québécois pure laine, nous allons rater notre coup. Nous avons besoin de gens qui partagent les particularités des marchés que nous souhaitons conquérir.

«La pensée de groupe (groupthink) est un phénomène psychosociologique qui démontre que la pensée individuelle et collective est paralysée par des mécanismes nocifs de dynamique de groupe.»

Nous avons également besoin de renouveler une main-d’œuvre qui, plus rapidement qu’on le voudrait, prend le chemin de la retraite et impose de nouveaux besoins à la société. Remarquez qu’il faudra sur ce sujet aussi revoir nos façons de faire. Le fameux chiffre de 65 ans a été choisi à une époque où l’espérance de vie était de 67 ans. Tôt ou tard, il faudra le reconsidérer.

De plus, une équipe hétérogène vous aidera à faire les remises en question qui vous permettront de rester concurrentiel dans un monde caractérisé par le changement. Il est difficile de le faire quand notre équipe pense de manière uniforme et se dit: «On a toujours fait comme ça.» La pensée de groupe (ou groupthink) peut s’avérer très dangereuse.

Alors, au lieu de voir l’autre avec crainte, abordez-le avec une nouvelle confiance en l’avenir. Misez sur ses forces. S’il a de la difficulté à faire valoir ses opinions, demandez-les-lui. Puis écoutez. Avant de réfuter sa façon de voir, laissez-la macérer en vous. Il se peut très bien que vous en tiriez des idées qui donneront un nouvel élan à votre organisation.

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