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Pourquoi mon patron ne me défend-il pas?

Photo: Métro

Chaque semaine, notre chroniqueur répond à une question sur le comportement des patrons.

«Je ne voudrais pas que vous pensiez que je n’ai pas le sens de l’humour ou que je ne peux pas me défendre, mais ce serait bien que mon patron me défende parfois, quand une blague ou des commentaires désobligeants me touchent. Ces blagues viennent généralement de mes collègues, mais il y a également des clients qui s’en permettent. Le pire, c’est quand un collègue fait une blague de mauvais goût et que mon patron la trouve drôle. À ce moment, je voudrais le tuer… Que puis-je faire?»

Votre patron a un tel besoin d’appartenance qu’il néglige l’effet que les propos désobligeants des autres ont sur vous pour mieux être accepté par la majorité de vos collègues. Ce faisant, il se tire dans le pied parce qu’il se prive de votre engagement et encourage les comportements qui viendront plus tard nuire au rendement d’autres personnes. Il entretient ce cercle vicieux.

Il devrait pourtant savoir qu’un véritable leadership se construit en misant sur la cohésion, l’esprit d’équipe et la complicité. A-t-il suivi une formation en supervision ou a-t-il été laissé à lui-même après avoir été nommé gestionnaire? Si la deuxième explication est la bonne, il a besoin de vous, et vous devriez tenter de l’aider.

Demandez une rencontre. En privé, expliquez-lui l’effet qu’a son apparente complicité quand fusent les remarques disgracieuses et les quolibets. Dites-lui que vous appréciez l’humour, mais que vous aimeriez qu’il agisse quand «l’humoriste» qui se moque de vous dépasse les bornes. Rappelez-lui une blague qui vous a fait perdre vos moyens et que vous avez trouvée inacceptable. Demandez-lui ce qu’il entend faire la prochaine fois que quelqu’un ira trop loin. Il vous répondra probablement que sa marge d’intervention est assez mince et qu’il ne peut pas toujours être là. Dans ce cas, dites-lui ce que vous attendez de lui quand il sera témoin d’un incident fâcheux. Demandez-lui si c’est trop demandé. Il est probable qu’il répondra que non.

S’il va de l’avant et vous défend au cours des semaines qui suivent, remerciez-le. Vous l’encouragerez ainsi à rester vigilant et, grâce à vous, il est fort possible qu’il en vienne à défendre d’autres personnes. Que les agresseurs se le tiennent pour dit!

Votre objectif n’est pas de le contraindre, mais plutôt de lui faire comprendre que le travail s’effectue mieux dans le respect de l’autre. En vous protégeant des quolibets, c’est tout son service qu’il protège; s’il protège son service, son leadership s’en trouvera renforcé. Tout en vous défendant, il défend son poste. Vive la réciprocité!

En résumé

  • Votre patron ne réalise pas l’effet qu’ont sur vous les blagues de vos collègues.
  • Demandez à votre supérieur d’intervenir quand l’humour des uns blesse les autres.

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