PKP: le syndrome du sauveur

L’importance du PQ est indéniable au Québec, car c’est le seul parti social-démocrate capable de faire contrepoids aux libéraux pour gérer notre province. Mais faute de pays, cette formation est en train de virer vers un nationalisme de droite inquiétant.

Personne ne peut en vouloir aux péquistes de voir en Pierre Karl Péladeau un sauveur, car une défaite lors d’un troisième référendum sonnerait le glas de leur rêve. Mais de là à le couronner comme un «roi» incontesté, avec en prime un chèque en blanc, c’est dangereux, et pour le PQ et pour tout la Québec.

PKP est le maître du groupe médiatique le plus influent du Québec et il siège à l’Assemblée nationale. C’est la porte ouverte au comble des délits d’initié! Il y a quelque chose d’inquiétant là-dedans, et tout démocrate qui se respecte devrait être indigné par cette aberration. Pourtant, celui qui contrôle Québecor ne s’en offusque pas et se targue d’avoir l’appui du public!

Les faits sont éloquents. Au parti de René Lévesque, personne ne critique ouvertement PKP. Et ceux qui osent le faire mordent la poussière. Pierre Céré, candidat à la chefferie, l’a affirmé, et Jean-François Lisée l’a appris à ses dépens. Il est devenu persona non grata dans sa propre famille politique.

PKP n’a-t-il pas eu des accointances suspectes avec les conservateurs de Stephen Harper, le parti au pouvoir sur la scène fédérale qui a réduit les subventions gouvernementales à Radio-Canada, concurrent direct de TVA? Sun Media et Sun News, propriétés de PKP, n’ont-ils pas fait la promotion au Canada anglais de Stephen Harper et de ses politiques conservatrices? Les journaux Sun ne se sont-ils pas distingués dans le Québec bashing?

PKP n’est pas le parfait autodidacte qui a réussi en affaires, comme le répètent ses troupes. Pierre Dubuc, un péquiste, le clame. Sans l’appui de la Caisse de dépôt pour l’achat de Vidéotron, l’entreprise familiale Péladeau ne se dirigeait-elle pas vers la faillite? PKP ne s’est-il pas offert, avec l’appui du gouvernement Charest et le PQ de Marois, l’amphithéâtre de Québec pour 400 M$ de fonds publics?

Dans cette course historique à la chefferie du parti de René Lévesque, PKP n’a pas besoin de cheerleaders ni d’un couronnement. Il a besoin surtout de la présence de militants conscients que l’avenir de nos institutions démocratiques est en jeu!

Je le répète souvent à mes amis péquistes : le pire, ce n’est pas de ne pas avoir de pays, mais c’est d’en avoir un et d’y être tellement déçu et malheureux qu’on veuille le quitter à tout prix!

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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