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Une pouponnière pas comme les autres

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Dans le quartier Outremont, sur la rue McEachran, se trouve la Pouponnière Outremont.

C’est dans ce lieu chaleureux que ma fille a été accueillie à seulement huit mois. Peu importe l’âge où la première séparation a lieu, ce passage obligé n’est jamais facile pour un parent. Il m’a fallu du temps pour trouver l’endroit idéal et les personnes de confiance à qui j’allais confier la garde de ma fille.

Quand j’ai rencontré Lucie Grandet, les doutes se sont vite dissipés. Son approche, sa gentillesse et son écoute m’ont rassurée. Ma fille a fréquenté ce service de garde pendant un an et demi, et tout au long de son séjour là-bas, j’ai été touchée par tout l’amour qu’elle a reçu. Sa motricité, son langage, ses compétences interpersonnelles se sont développés au-delà de mes espérances. J’ai versé des larmes quand j’ai reçu l’appel du CPE.

J’ai été estomaquée d’apprendre que Lucie avait lancé une pétition pour sauver sa garderie et se faire entendre par le ministère de la Famille, qui refuse de lui octroyer son permis de garderie non subventionnée.

Forte du succès de son approche, la Pouponnière Outremont ne cesse de recevoir des demandes de parents qu’elle doit refuser, car les places y sont limitées.  Lucie s’applique depuis le début de l’année à remplir toute la paperasse nécessaire pour obtenir ce permis du ministère qui lui permettrait d’augmenter sa capacité, mais aussi de se conformer à toute la réglementation qui rassure les parents sur la qualité des services offerts.

Pourquoi ce refus? Les motifs principaux sont que les familles d’Outremont n’ont pas besoin d’un tel service. Le ministre estime qu’Outremont est sur un territoire en équilibre de places. Il estime aussi que la qualité du projet n’est pas prouvée, ni sa pertinence.

Il juge que la composition des groupes d’âge ne permettra pas une transition harmonieuse vers les groupes d’âge suivants. En tant que parent, je peux affirmer que ma fille a connu une transition harmonieuse de la pouponnière au CPE. Il n’y a pas d’équilibre réel dans Outremont, sinon je n’aurais pas attendu deux ans et demi pour recevoir un appel d’un CPE. Sa pertinence réside dans son approche unique et humaine pour le développement de l’enfant.

Le ministère impose de plus en plus de restrictions aux propriétaires de garderie en milieu familial, mais le réseau des CPE est congestionné. Les formulaires à remplir n’en finissent plus. La lourdeur bureaucratique en décourage plusieurs.

«Le ministère impose de plus en plus de restrictions aux propriétaires de garderie en milieu familial, mais le réseau des CPE est congestionné.»

Mais Lucie Grandet ne compte pas abandonner. Les familles qui ont fréquenté la Pouponnière sont à ses côtés dans cette bataille, car la Pouponnière n’est pas une garderie comme les autres et elle mérite de grandir. Les fonctionnaires du ministère gagneraient à évaluer les projets de manière plus humaine.

C’est bien beau la paperasse, mais il n’y a rien qui puisse mieux indiquer la pertinence réelle d’un projet lié à l’épanouissement d’un enfant que d’observer le milieu dans lequel il évolue et la passion qui anime les gens d’exception qui le portent à bout de bras. Quand il s’agit de l’avenir de nos enfants, une bureaucratie plus humaine devrait prévaloir. C’est important, le cadre législatif, mais pas au détriment de la qualité des services de garde auxquels les parents ont droit.

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