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violences sexuelles

Cette semaine, on prendra un moment d’arrêt collectif pour souligner la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. La Fédération des femmes du Québec ainsi qu’une vingtaine d’organismes ont lancé le 25 novembre dernier leur campagne annuelle de 12 jours d’action qui se terminera ce vendredi et qui rappelle avec tristesse l’attentat féministe de Polytechnique. 

Le slogan de la campagne est «30 ans plus tard, croyez-nous aussi!» Ce thème est révélateur, car il exprime implicitement le mur à franchir pour bon nombre de femmes qui voient leur récit diminué, incompris ou tout bonnement remis en question.

Si ces événements veulent pousser les femmes à libérer leur parole, à briser le silence et à avoir le courage de dénoncer les violences dont elles sont victimes, ils veulent aussi être des espaces de dialogue afin de trouver des solutions concrètes pour enrayer ce fléau.

Ces 12 jours sont des porte-voix pour attirer l’attention sur les actions et les engagements à prioriser pour éliminer toutes les violences physiques, psychologiques et sociales dont sont victimes les femmes, et dans une grande proportion les femmes marginalisées et autochtones. Punir les auteurs des crimes, c’est bien, mais il faudrait aussi que ces violences ne se produisent pas. Il faut déconstruire les paradigmes sociaux qui enferment femmes et hommes dans des normes et s’affranchir des carcans d’un autre âge.

L’éducation est la clé! Et ça commence par reprogrammer les stéréotypes et les conditionnements de genres qui sont la source des disparités. Cette éducation commence jeune. En tant que parents, nous avons la responsabilité de sensibiliser nos enfants à la question de l’égalité des sexes. En tant que société, nous devons refuser toute forme de violence. 

Ayant été victime de violence psychologique dans ma propre vie, il était important pour moi de parler de mon expérience et de me libérer de la honte et du regret. Je ne voulais plus porter le poids des actions dévastatrices de l’autre. Je l’ai fait dans un article publié il y a quelques mois dans ces pages. J’ai également tenté de trouver les moyens et surtout les mots afin d’éviter à ma fille de vivre une expérience similaire et pour lui faire comprendre quelles sont sa place et sa valeur dans ce monde. C’est dans l’ouvrage Chère Ijeawele, de Chimamanda Ngozi Achidie, que j’ai trouvé les mots justes. 

«Ne fais jamais peser, je t’en prie, ce genre de pression sur ta fille. Nous apprenons aux filles à être aimables, gentilles, hypocrites. Et nous n’apprenons pas la même chose aux garçons. C’est dangereux. Tant de prédateurs sexuels en ont tiré parti. Nombre de filles gardent le silence alors qu’on abuse d’elles parce qu’elles veulent se montrer gentilles. Nombre de filles perdent leur temps à essayer d’être “gentilles” avec des gens qui leur font du mal. Nombre de filles pensent aux “sentiments” de ceux qui sont en train de les blesser. C’est la conséquence catastrophique du souci de plaire. Nous vivons dans un monde rempli de femmes incapables de respirer librement parce qu’on les a conditionnées depuis si longtemps à se contorsionner pour s’efforcer de se rendre aimables.»

Les voix qui s’élèvent de par le monde marquent le début d’une révolution qui n’est pas près de s’éteindre. Si nos récits sont parfois ignorés, croyez-nous, notre détermination à faire changer les choses ne pourra passer inaperçue.

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