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Foncer droit dans le mur

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Assister à l’annonce des résultats électoraux, lundi soir, était tantôt étrange, tantôt lassant.

C’était comme assister à une pièce de théâtre qui en aurait été à sa énième représentation – et que là où presque tout aurait dû être revu, on se serait borné à alterner quelques personnages et à changer un tantinet les dialogues.

Ultimement, le résultat diffère peu du précédent, et la pièce n’est toujours pas à la hauteur.

Mon sentiment de lassitude vient bien sûr de l’apathie face à l’urgence climatique.

Deux tiers des votes (67,4 %) sont allés lundi à deux partis politiques dont les engagements en matière d’environnement sont peu ambitieux, pour ne pas dire contradictoires.

Comment est-ce possible?

«Mon sentiment de lassitude vient bien sûr de l’apathie face à l’urgence climatique.»

Pas si loin de nous, Bernie Sanders, candidat à l’investiture démocrate aux États-Unis, n’hésite pas à évoquer une menace existentielle. Il me semble que c’est ainsi que tous les politiciens devraient désormais comprendre et aborder l’enjeu.

Mais des propositions modestes et approximatives, dispersées ici et là, sont ce qu’on nous sert la plupart du temps. Alors que c’est un changement structurel qu’il faudrait nous proposer, un plan qui nous sortirait du système économique actuel, axé sur la croissance infinie et la surexploitation des ressources planétaires.

Les choses ne peuvent pas changer du jour au lendemain, mais il est assommant de constater que la classe dirigeante au Canada ne semble pas vouloir donner le coup d’envoi d’une véritable transition.

À ce sujet, le Green New Deal que poussent les plus progressistes des démocrates américains nous donne une idée de ce que pourrait être un projet d’envergure.

Ce programme d’investissement massif vise à freiner le réchauffement climatique en abolissant l’usage des combustibles fossiles et en éliminant les émissions nettes de gaz à effet de serre.

Cela signifie, entre autres, de restructurer l’ensemble du fonctionnement économique et social de façon à tenir compte des limites de la planète.

Et tout ça, sans perdre de vue la justice et l’égalité.

Ces changements majeurs ne peuvent plus tarder. On apprenait encore cette semaine que des formations végétales du nord, comme la toundra, produisent désormais des émissions de carbone, alors qu’elles avaient initialement une fonction protectrice contre cet élément chimique.

Les conséquences? Elles sont maintenant bien connues.

Lors de la soirée électorale, une amie me disait qu’il faudrait peut-être se résigner à réfléchir en termes de résilience et de solidarité à plus petite échelle, puisque la plupart des propositions politiques pour la lutte contre le réchauffement climatique sont sans réelle envergure et qu’on ne pourra conséquemment pas éviter de véritables effondrements.

Cette apathie, parce que c’est bien de ça qu’il s’agit, est intenable.

La scène du grand théâtre capitaliste va finir par céder et il sera trop tard.

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